L’étau se desserre autour des présumés coupables, dans le dossier dit du drame de Demba Diop. Mamadou Diagne est la dernière personne à bénéficier d’une liberté provisoire.
Reste à savoir si sa remise en liberté ordonnée par le juge d’instruction ne sera pas compromise par un appel du parquet, comme on le voit dans plusieurs affaires. Cette décision de la Justice sénégalaise qui survient plus d’un an après les faits est perçue, par les analystes de la chose judiciaire, comme une belle prouesse des avocats de la défense. Ces derniers ont réussi à tirer d’affaires presque tous les suspects, avant même leur jugement. «Ils étaient 11 au départ. Aujourd’hui, il n’en reste plus que deux en détention. Nous allons continuer le combat jusqu’à la libération de tous les fils de Ouakam incarcérés dans le cadre de cette procédure», réagit Me Moussa Sarr, coordonnateur du pool de la défense. Sur les onze personnes placées sous mandat de dépôt par le doyen des juges, il n’en reste que deux seulement en détention, à la Maison d’arrêt de Rebeuss. En octobre dernier, trois inculpés avaient été provisoirement libérés, à savoir : El Hadji Malick Diagne, El Hadji Mbaye et Ibrahima Seck. La première personne à bénéficier d’une liberté provisoire fut le jeune Bara Fall, accusé d’«apologie du crime» suite à une publication sur le net où il se réjouissait de la mort des supporters mbourois. «Bara Fall n’était pas au stade le jour des faits. C’est un garçon qui vient à peine de sortir de la minorité, il a moins de 19 ans. Dans les réseaux sociaux, il s’amusait, il était dans une sorte d’insouciance. C’est un tout jeune à qui on devait donner une chance de reprendre sa place dans la société et permettre à ses parents et à la communauté de continuer son éducation», avait en son temps plaidé son avocat Me Sarr. Survenu le samedi 15 juillet 2017, lors de la finale Uso Ouakam, Mbour Fc, ce drame a coûté la vie à huit supporters mbourois, suite à l’affaissement d’un pan du mur de la tribune découverte, au stade Demba Diop.
Pape NDIAYE