Correspondance : Les travaux du chantier autoroutier Ila Touba sont bouclés et seront inaugurés en grande pompe par le chef de l’Etat, ce 20 jeudi décembre. Des festivités qui, si rien n’est fait dans le sens de la régularisation du différend qui oppose les travailleurs à l’entreprise chinoise, China Road and Bridge corporation, en charge des travaux, risquent de se dérouler sur un fond de contentieux.
Le collectif des travailleurs du chantier autoroutier Ila Touba est à couteaux tirés avec l’entreprise chinoise, China Road and Bridge corporation, qui a en charge les travaux. Celle-ci refuse de leur reverser leurs indemnités de fin de contrat, mais aussi la requalification de leurs contrats en Cdi durant la période allant de janvier 2015 à avril 2016. Une période durant laquelle ils auraient travaillé sans contrat et sans reversement des cotisations à l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale.
D’ailleurs, si l’on en croit Ndongo Dieng, géomètre-topographe membre du collectif, cette situation avait fait l’objet d’un arrangement à l’amiable. Lequel arrangement consistait en un protocole d’accord dont l’esprit était le paiement d’une indemnité de fin de contrat en compensation. Et à ce titre, le collectif d’exiger la requalification des contrats de travail en Cdi car, pendant cette période, ces contrats n’ont pas été écrits alors que le Code du travail dispose bien qu’un contrat de travail non écrit est considéré automatiquement comme à durée indéterminée.
A la question de savoir s’ils ont saisi les autorités compétentes sur la question, Ndongo Dieng de faire savoir que c’est là où le bât blesse car si l’entreprise chinoise refuse de payer ces indemnités, c’est parce que ce sont ces autorités qui lui auraient dit qu’elle n’est pas tenue à les payer parce que cela n’est pas prévu dans le Code du travail en termes d’obligation. Une information qui, selon lui, est des plus erronées puisque la disposition n’est valable que pour les Petites et moyennes entreprises. Et de poursuivre pour estimer que même si ladite information s’avérait justifiée, que l’entreprise respecte au moins les termes du protocole d’accord auquel ils étaient convenus relativement au règlement de la période antérieure. Aussi, pour lui, le dernier recours qui leur reste est le chef de l’Etat à qui ils demandent d’intercéder pour que l’entreprise leur paie les 7 % des salaires qu’ils ont perçus durant toute cette période. Surtout quand on sait tous les efforts qu’ils ont accepté de consentir pour que le chantier initialement prévu pour une durée de cinq ans, puisse être finalisé en seulement trois ans.
Sidy DIENG