CONTRIBUTION
La vie sur terre révèle les multiples facettes des hommes publics. On y trouve du tout ! Des lâches ! Des traitres ! Des opportunistes ! Des manipulateurs ! De fieffés menteurs ! De véritables humanistes ! Des hommes de bien vivant par le bien et pour le bien ! Bref, on y rencontre une galerie de portraits restituant la richesse du genre humain.
Et Dieu merci : Sidy Lamine Niass faisait partie du lot des hommes incarnant le bien dans toute sa plénitude. Et le peuple dans son immense majorité ne s’y est pas trompé pour avoir vécu dans la consternation et la douleur profonde la disparition de ce grand monsieur. Un signe ! Un symbole !
Oui un signe et un symbole pour la bonne et simple raison que Sidy Lamine Niass a symbolisé un idéal de vie difficile à assumer dans des pays comme les nôtres. Il faut être très fort moralement et intellectuellement pour suivre sur la longue durée le chemin qu’il s’est tracé.
Il fallait le faire et il l’a fait, bénéficiant de ce fait de la reconnaissance éternelle de son peuple.
Qu’on ne s’y trompe pas : les peuples savent faire dans la reconnaissance pour les hommes et femmes qui se sont battus sincèrement pour eux. Et l’illustration la plus parfaite de ce que j’affirme est le déferlement de la foule venue de tous les horizons pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Une victoire posthume contre ses contempteurs !
Cela dit, nous n’allons pas nous arrêter là : écoutons le témoignage de ce monsieur invité sur les ondes de la Rfm le lundi 10 Décembre à 7 heures pour se prononcer sur l’état de la presse. Je le cite de mémoire : «Un patron de presse comme Sidy Lamine Niass, on n’en trouve plus dans ce pays. Il s’est sacrifié ! Il a même sacrifié son groupe ! A partir de cinquante ans, beaucoup de journalistes dans ce pays se mettent dans les rangs pour ne gérer que leurs intérêts». Ce témoignage vaut son pesant d’or et montre si besoin en est la grandeur, l’altruisme et le désintéressement de Sidy Lamine Niass.
Pour tout dire, Sidy fut Magnifique à tout point de vue. Il a défendu à sa manière son peuple. Ce choix de vie difficile mais exaltant fondé sur la conviction intime que les peuples ont toujours le dernier mot sera-t-il poursuivi par ceux qui vont lui succéder à la tête de cet immense patrimoine voué jusqu’ici à la défense d’un idéal? Sa belle œuvre magnifiée par des millions de Sénégalais lui survivra-t-elle ? Excellente question surtout qu’on a entendu ces temps derniers des discours du genre : «la ligne éditoriale sera changée !». Attendons de voir : les jours à venir nous édifieront ! Mais n’est pas Sidy qui veut !
Quoi qu’il en soit : lui, Sidy a joué sa partition ! Et de fort de belle manière pour avoir vécu dans l’honneur et la dignité. Fort de ce capital moral que tout un peuple lui reconnait, je convoite du Ciel qu’il accorde le paradis le plus élevé à ce digne fils du Sénégal qui n’aura pas démérité.
Madi Waké TOURE
Conseiller en Travail Social, Formateur à l’ENTSS
