C’est la coalition Taxawu Senegaal qui donne l’information. Le procès en cassation dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar va se tenir au mois de décembre. Pour elle, c’est une affaire purement politique montée par le pouvoir en place et exécutée par une justice aux ordres.
Tout pour disqualifier Khalifa Sall. Comme si le régime de Macky Sall a une peur bleue d’affronter le maire de Dakar récemment révoqué, le gouvernement est en train d’accélérer son jugement en cassation. Lequel prend d’ordinaire au minimum 6 mois, voire plus. Ce qui confirme la thèse des partisans de Khalifa Sall qui y voient une affaire purement politique. En effet, dans un communiqué de presse distillé dans la presse, la coalition Taxawu Senegaal qui a fait de Sall le Maire un député, dit être en possession d’informations indiquant que le procès en cassation dans l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar va se tenir au plus tard en début décembre. «Jamais dans l’histoire judiciaire de notre pays, la Cour suprême n’aura examiné un pourvoi en cassation moins d’un mois après le dépôt des mémoires et autres répliques des parties. Au surplus, rien ne justifie que ce dossier soit singulièrement extirpé pour être vidé avant les centaines de dossiers en attente, souvent depuis des années, devant la cour», lit-on dans le document.
Pour la coalition politique de l’ex-maire de Dakar, le message est clair : Khalifa Ababacar Sall doit renoncer à sa candidature sinon le procès devant la Cour suprême va être programmé en vue de le faire condamner définitivement avant le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle. Et elle se résigne à mettre les juges devant leur responsabilité devant l’histoire. «Considérant que la justice est et doit rester la gardienne des droits et libertés, nous interpellons l’Union des magistrats sénégalais, et à travers elle tous les magistrats, et les appelons à refuser que les juges de la Cour suprême exercent leur office dans le but manifeste d’aider Macky Sall à éliminer un adversaire politique. La Cour suprême n’est pas un bureau de vote et ses juges ne doivent pas éliminer un candidat à l’élection présidentielle», relèvent dans le texte les responsables de Taxawu Senegaal. Non sans interpeller également les autorités religieuses, les organisations de la société civile et les représentations diplomatiques sur cet empressement de la justice que rien ne justifie, sinon la confirmation que la procédure contre Khalifa Ababacar Sall est une affaire purement politique montée par le pouvoir en place et exécutée par une justice aux ordres. «En tout état de cause, nous n’accepterons jamais que l’agenda judiciaire soit calqué sur le calendrier électoral et que le procès devant la Cour suprême soit transformé en tour éliminatoire de l’élection présidentielle du 24 février 2019», prévient Taxawu Senegaal.
Seyni DIOP