L’initiateur de la plateforme de sécurisation des élections poursuit ses visites au sein des candidats à la présidentielle de l’opposition. Il était hier l’hôte du candidat Samuel SARR.
Occasion saisie par ce dernier pour tirer la sonnette d’alarme. Parce que indique-t-il, «le pouvoir travaille à s’assurer une victoire médiatique avant de la matérialiser par une vaste fraude le jour J». A ce titre, Samuel Sarr a exhorté l’opposition, dans ses composantes les plus larges, à resserrer davantage les liens pour faire face, de la façon la plus efficace, à ce régime déclinant, en proie à ses propres turpitudes et prêt à toutes les vilénies pour se maintenir.
Malgré les démentis de la Direction générale des élections et du parti au pouvoir sur l’existence de trois fichiers, Samuel Sarr confirme. «Nous avions révélé l’existence de 03 fichiers entre la Direction de l’automatisation du fichier et de la Direction des élections. Nous le confirmons. Mieux encore, nous demandons aux députés de l’opposition d’entendre dans le cadre d’une enquête parlementaire, les responsables des deux entreprises Iris Corp (malaisienne) et Synapsis (sénégalaise) qui travaillent en toute complicité avec Monsieur Ibrahima Diallo, Directeur de la Daf», persiste le candidat du mouvement 2019. Dans le même sillage, il a fait état d’«un vaste complot visant à exclure du fichier final, résultat de plusieurs manipulations, l’essentiel des primo-inscrits et des membres de la Diaspora considérés comme des opposants au pouvoir en majorité». Samuel Sarr d’ajouter: «Dans ce Sénégal, nous ne pourrons plus accepter la gestion solitaire du processus électoral. Cette gestion solitaire suppose le maintien d’un ministre membre du parti au pouvoir au ministère de l’Intérieur pour organiser le scrutin, le refus de mettre le fichier définitif à la disposition des partis politiques et ensuite des candidats. Nous demandons à avoir un fichier électoral certifié au terme d’un audit technique effectué en présence de l’ensemble des acteurs».
Sur un tout autre registre, le candidat du mouvement 2019 a fustigé «la malencontreuse» image que le chef de l’Etat continue de donner de la Justice du pays en déclarant, sur les antennes de France 24, que, dans l’affaire Karim Wade, c’est le calendrier électoral qui dicte sa loi au calendrier judiciaire et qu’en conséquence aucun réexamen du dossier n’est possible avant l’élection présidentielle de 2019.
Prenant acte des conclusions du Comité des Droits de l’homme des Nations unies qui ne reconnaît ni la juridiction ni les faits qui sont incriminés à Karim Wade, Samuel Sarr somme le Gouvernement d’arrêter de fouler aux pieds les décisions des grandes instances internationales dont le Sénégal est partie prenante comme la Cedeao et le Comité des Droits de l’homme et exige la restitution sans condition, à Khalifa Sall et à Karim Wade, tous deux candidats à l’élection présidentielle, de leurs droits civiques élémentaires.
Magib GAYE