Les employés de la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar (Ccid) ne comptent pas se laisser facilement descendre de la bascule de pesage au Port de Dakar sans batailler. En conférence de presse, hier, ils ont tapé du poing sur la table.
Ils dénoncent la violation du décret 2014-47 qui leur donne mandat de faire le pesage des marchandises au Port autonome de Dakar. Et leur ministre de tutelle, Alioune Sarr, en a pris pour son grade.
Ça sent le roussi au niveau du Port autonome de Dakar. Les travailleurs de la Chambre de commerce et de l’industrie de Dakar (Ccid) sont en ordre de bataille. Ils ont fait face à la presse, hier, pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une violation du décret 2014-47 qui leur donne le droit d’arbitrage du poids des marchandises à l’intérieur du Port de Dakar. «Nous nous opposons à la violation du décret 2014-47 qui nous installe comme juge du poids des marchandises à l’intérieur du Port de Dakar. Nous décrions aussi les menaces qui pèsent sur les emplois des travailleurs de la Chambre de commerce de Dakar. Nous sommes en conflit avec le Terminal vraquier du Sénégal (Tvs). Il est lié que de façon unilatérale. Le Tvs a arrêté de faire passer ses marchandises au niveau des ponts bascules de la Chambre de commerce en parfaite connaissance du Port autonome de Dakar. Cela est une violation des dispositions règlementaires qui organisent le fonctionnement des Chambres de commerce et d’industrie du Sénégal», martèle Abdoul Aziz Sabaly, délégué du collège des travailleurs de la Ccid et ses camarades.
- Sabaly et Cie rappellent que depuis un certain temps ils sont dans la phase de mise en œuvre du règlement 14. Lequel dit que les plateformes portuaires et aéroportuaires doivent s’équiper de pèses essieu pour contrôler les camions avant leur sortie sur le réseau routier national.
Selon ces travailleurs de la Cciad, toutes les autres plateformes qui ont un fret de plus de 200 mille tonnes doivent également s’équiper de ces pèses essieu pour pouvoir contrôler les camions et leurs chargements. Une disposition qui, d’après eux, vise à réduire les agressions faites par les camions surchargés sur le réseau du trafic routier.
Mais, malheureusement, disent-ils, les autorités du port veulent s’accaparer encore de ce rôle. Elles veulent, selon eux, non seulement contrôler le poids de la marchandise que les travailleurs de la Chambre du commerce sont censés faire mais également le poids total du camion.
Et pourtant, font-ils remarquer, ils ont signé un contrat avec le Port de Dakar qui les autorise jusqu’à 2035 à mettre en place des ponts bascules sur place et effectuer ce pesage.
Ces travailleurs estiment que si le Port de Dakar se targue d’être une société nationale en brandissant un décret, eux aussi n’ont pas été parachutés, c’est un décret qui les a mis au niveau du port. «Nous ne l’accepterons pas. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout. Si cette mesure passe, ce sont des responsables de famille qui seront envoyés au chômage. Nous ne sommes pas prêts à céder. Nous ne sommes pas d’accord à ce qu’on nous arrache les prérogatives que la loi nous donne. Aucunement nous ne céderons à nos prérogatives, à moins que le décret soit abrogé et que la loi disparaisse définitivement», pestent-ils.
Ces employés de la Chambre du commerce de Dakar regrettent, par ailleurs, le fait que le ministère du Commerce qui est censé défendre leurs intérêts reste aphone face à cette situation.
Ils disent ne pas comprendre pas que le ministre Alioune Sarr s’emmure dans un silence assourdissant. Mais, ils soutiennent que cela ne les surprenne pas. Car, ils sont habitués à ces genres de postures du ministre. Parce que, quand il s’est agi de réformer les chambres de commerce ce sont les délégués des Chambres de commerce qui ont fait bouger les choses. «Nous ne savons pas si le ministre du Commerce et son équipe ont une faiblesse congénitale ou pas. Mais, désormais, nous ne compterons sur personne. Nous allons prendre notre avenir en main et faire face», soulignent-ils. Samba BARRY