Candidat à sa propre succession, le président Macky Sall vient de franchir, selon le parti de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, un nouveau pas dans sa politique de bâillonnement des libertés. C’est l’avis de ce parti qui condamne le retrait de l’agrément de l’Ong Lead Afrique Francophone qui appuie Y en a marre.
Le Bureau politique de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) considère que le retrait de l’agrément de l’Ong Lead Afrique Francophone est un acte de plus posé par le président de la République pour obtenir un second mandat par la force. «Nous avons appris par la presse la notification vendredi 16 novembre 2018 à l’Ong Lead Afrique Francophone du retrait de son agrément et donc l’interdiction de poursuite de ses activités sur toute l’étendue du territoire sénégalais par le ministre de l’Intérieur. Le régime de Macky vient encore de franchir un nouveau pas dans sa politique de bâillonnement des libertés et sa tentative de restreindre les espaces d’expression de ces dernières», lit-on dans un communiqué. «Ce n’est qu’un jalon de plus dans sa stratégie de coup de force pour un deuxième mandat, peu lui importe le coût social et politique d’une telle forfaitaire, pourvu qu’il atteigne son but», poursuit notre source.
La formation politique de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye exprime d’abord sa profonde «solidarité agissante» avec Lead Afrique et dénonce ce coup porté à la démocratie sénégalaise, résultat de longues luttes menées par le peuple et qu’une ambition démesurée menace gravement.
En outre la formation politique d’Abdoul Mbaye se dit solidaire et partie prenante du combat de la société civile pour l’abrogation de cet arrêté non conforme à l’intérêt du peuple sénégalais et liberticide à bien des égards. «On ne musèlera pas l’expression démocratique de ce pays, expression démocratique acquise après de nombreux sacrifices », prévient l’Act qui indique qu’il est donc urgent que les forces de progrès de ce pays se réunissent pour barrer la route à cette «dictature rampante» qui ne connaît comme moyen de dialogue que le rapport de force. «Il est temps que le peuple sénégalais comprenne que ces combats sont les siens et qu’il défende ses acquis face à un régime en totale déliquescence et qui panique. Exigeons l’abrogation de cet arrêté indigne de notre démocratie. Le coup de force rampant ne passera pas», conclut le communiqué. Le président de la République chercherait à couper les sources de financements du mouvement Y en a marre.
En effet, d’après le site seneweb, le ministère de l’Intérieur a adressé des sommations à Oxfam et Lead Afrique francophone, entre autres soutiens du mouvement Y en a marre, menaçant de leur retirer l’accord de siège. En outre, les responsables des Ong partenaires du mouvement, telles que Lead Afrique francophone, de Osiwa, ou d’Oxfam, ont défilé, mardi dernier, au commissariat où ils ont été entendus par les limiers. Depuis le lancement de son programme ‘Parel’, en direction de la future présidentielle, le mouvement Y en a marre est dans la ligne de mire du pouvoir, qui chercherait à le neutraliser.
Charles Gaiky DIENE