Des voix s’élèvent au sein de la mouvance présidentielle pour s’insurger contre la volonté du président Macky Sall d’amnistier Karim WADE et Khalifa Sall s’il remporte la présidentielle de février prochain. Président du M23, Ousmane Ndiaye soutient que cela favoriserait les délits financiers.
Conseiller du Premier ministre et président du M23, proche du pouvoir, Ousmane Ndiaye est contre l’éventuelle amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall. «Amnistier des condamnés de la Crei et blanchir par leur transhumance des délinquants économiques à col blanc nous enfonceraient davantage dans les malversations, détournements et autres délits financiers», s’insurge Ousmane Ndiaye qui réclame toujours la reddition des comptes et la lutte contre l’impunité des crimes économiques. «C’est le lieu de dénoncer l’arrêt des poursuites enclenchées par la Crei et la non traduction en justice des délinquants économiques nichés au cœur du pouvoir actuel. Pour plus de crédit à la justice et pour mettre fin à l’impunité des crimes économiques au Sénégal, il urge de poursuivre la traque des biens dits mal acquis et de traduire en justice toutes les autorités actuelles épinglés par des corps de contrôle de l’Etat. Pour refuser toute justice sélective, les délits financiers opérés au Coud, à la Direction des bourses, à la Poste et ailleurs doivent être punis conformément à la loi», poursuit-il. Pour intensifier le combat, dans les prochains jours il a mis sur pied l’Initiative contre l’impunité des crimes économiques (ICI crimes économiques) Selon lui, il s’agit de dénoncer tous les délinquants économiques et toutes les dérives du régime actuel dans ICI crimes économiques et de participer à la vulgarisation du Plan Sénégal Emergent avec FIPSE.
D’autre part, le président du M23 accuse des hommes politiques de comploter par la «triche» et une volonté manifeste d’imposer leur choix par l’insurrection. Alors que, selon lui, le moment est à la préservation des libertés et de la paix pour un scrutin libre, transparent et démocratique. «Le moment est venu d’alerter sur les menaces qui pèsent sur le pays. Le plan fomenté est clair et a pour but de déstabiliser le pays en désacralisant les institutions, en s’attaquant à des édifices publics, en saccageant et opérant des manifestations de rues à Dakar et à l’intérieur du pays pour créer les conditions de non élection», soutient Ousmane Ndiaye. Qui affirme que déjà, des leaders politiques détenteurs d’éléments constitutifs du fichier électoral font dans la «triche», en remplissant, dans le cadre du parrainage, des électeurs, à leur insu, comme parrains de leur candidat pour piéger le Conseil constitutionnel et pour tenter de justifier «maladroitement» l’irrecevabilité de leur candidature par le seul fait de la volonté du régime qui écarterait des opposants. «Des déclarants à la candidature, sûrement recalés par le filtre citoyen qu’est le parrainage, s’offrent en bras armés, au nom de la nécessaire transparence de l’élection présidentielle de 2019, en vue de ‘chauffer les rues’. Ajoutés à cela, des pros «K» qui veulent, coûte que coûte imposer leurs candidats, même frappés d’inéligibilité ou rejetés par la loi», poursuit-il. Et pour «désamorcer cette bombe», il en appelle à la vigilance citoyenne et interpelle l’Etat sur son obligation de solidifier les Institutions et de préserver la paix en tout temps.
Charles Gaiky DIENE