De nouveaux cas viennent d’être diagnostiqués aux États-Unis, élevant à 90 le nombre d’enfants malades cette année. « Les cas sont répartis dans 27 États », précisent les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) dans un communiqué.
Les autorités sanitaires américaines font face depuis 2014 à une mystérieuse maladie touchant les enfants. Appelée pour l’instant « myélite flasque aiguë », ses symptômes se manifestent environ une semaine après une poussée de fièvre et un problème respiratoire.
L’enfant perd progressivement la mobilité de son visage, son cou, son dos, ses bras ou ses jambes. Si les petits patients n’en meurent pas, la moitié ne se remet pas de cette paralysie. Et d’autres ont de graves complications, selon les CDC.
Il semblerait que cette maladie fonctionne par vagues, 120 cas avaient été diagnostiqués en 2014 et 149 cas en 2016, très peu en 2015 et 2017. Visiblement, l’automne 2018 connaît une nouvelle poussée de la maladie. Si 90 cas sont avérés, 160 sont toujours à l’étude, « certains d’entre eux pourraient se joindre au décompte », ont indiqué les responsables du CDC.
Un entérovirus en cause ?
Du côté des chercheurs, c’est le branle-bas de combat. Toutes les pistes sont abordées. La polio et le virus du Nil occidental ont été exclus. Désormais, les médecins soupçonnent que la cause un entérovirus qui, chez la plupart des gens, provoque des symptômes de rhume.
Mais des doutes persistent. En effet, la première vague de 2014 a coïncidé avec une hausse plus importante des maladies liées à un entérovirus appelé EV-D68, assurent des responsables du CDC. Mais il n’y a pas eu de tel pic en 2016 ou cette année.
À ceci s’ajoute un manque de preuves cliniques : le CDC a vérifié le liquide céphalorachidien d’environ trois quarts des 90 patients et n’a trouvé de l’EV-68 que chez un seul. Un autre type d’entérovirus appelé EV-A71 a été trouvé chez un autre patient.
Pourtant cette piste n’est pas écartée. « Si un virus en est la cause, il est possible que le test ne soit pas assez bon ou que le germe ait quitté le liquide céphalorachidien au moment où les tests ont été effectués », explique le Dr Nancy Messonnier du CDC, interrogée par le Times.
La colère des parents
Le germe se cache ailleurs dans le corps ? La maladie est-elle causée par un germe encore inconnu ? Pourquoi touche-t-elle seulement les enfants ? Y a-t-il un facteur prédisposant chez certains patients provoquant une réaction sévère du système immunitaire à un germe ?
Pour la CDC, de nombreuses questions restent sans réponses. Et chez les parents, impuissants, la colère monte. « Je comprends pourquoi les parents sont frustrés. Je suis frustré. Je veux aussi des réponses », reconnaît Nancy Messonnier.
Les responsables des CDC se sont engagés à faire davantage pour que les médecins fassent remonter d’éventuels cas, en vue de trouver d’autres indices. Pour l’heure, le mystère demeure.
Ouest-france.