Ziguinchor – Le lycée d’Oulampane, dans le département de Bignona, pourrait rester longtemps fermé.
Hier, les parents ont retiré leurs enfants des classes pour réclamer le départ du proviseur. Entre le proviseur du lycée d’Oulampane et les parents d’élèves, la cohabitation semble désormais impossible. Le climat s’est d’autant plus détérioré que ces derniers ne veulent plus voir, même en photo, celui qui est chargé d’administrer ledit établissement d’enseignement secondaire. Hier, les parents sont montés d’un cran sur l’échelle de la défiance en retirant tout bonnement leurs enfants des classes. «Ils sont venus le matin pour interrompre les cours et demander aux enfants de sortir», raconte un témoin médusé.
Délogés, les enfants ont été obligés d’obtempérer. Ces derniers ne retrouveront pas de sitôt les classes. C’est en tout cas la volonté exprimée par les parents qui exigent le départ du proviseur avant toute reprise des cours. Apparemment, les parents n’ont pas pardonné au provisoire de s’être rendu coupable d’un acte de violence en agressant l’intendant du lycée. Et pourtant, les faits remontent à l’année dernière, le 23 décembre 2017, précisément. Les remous ainsi créés par cette affaire avaient poussé les autorités académiques à faire la médiation. Ainsi, les différentes parties prenantes du lycée avaient été rencontrées. De ces rencontres est née une accalmie qui a permis de terminer l’année scolaire dans la sérénité. Surtout que le dossier, transmis à la justice a été vidé. Mais, hier, les parents d’élèves sont revenus à la charge avec les mêmes reproches contenus dans le rapport de médiation.
Outre l’incident entre les deux responsables du lycée, ils reprochent au proviseur de les mépriser en les snobant dans la gestion des finances issues des inscriptions et réinscriptions. Ils estiment que le proviseur ne communique pas assez avec eux. Par ailleurs, les plaignants protestent contre les exclusions massives d’élèves. Quelques-uns de ces reproches sont également portés par les professeurs. Tout en se gardant de demander le départ du proviseur, ils l’invitent à plus de sérénité et de compréhension afin d’éviter la violence sous toutes ses formes et à s’ouvrir davantage aux préoccupations des enseignants. Tous ces griefs qui ne sont pas contemporains empoisonnent depuis lors les rapports entre les parents d’élèves et l’administration du lycée. Et pourtant, chacune des parties s’était engagée au terme de la médiation, à œuvrer à l’apaisement de l’espace scolaire. Mais, c’est sans compter avec la détermination des «villageois» à faire partir leur hôte.
Aujourd’hui, l’espoir d’une reprise des enseignements/apprentissages réside dans une éventuelle nouvelle médiation de l’inspecteur d’académie, attendu dans les prochaines heures à Oulampane, si l’on en croit une source proche de l’académie de Ziguinchor.
Mamadou Papo MANE