Face à la presse hier au siège de l’Apr, le porte-parole du parti au pouvoir a fait feu de tout bois. Il s’est défoulé sur l’opposition soutenant qu’il n’est pas question que le fichier électoral se balade dans le pays avec des candidats à la candidature.
Malgré l’appel lancé par les forces de l’opposition, le pouvoir n’est pas prêt à leur livrer le fichier électoral. Le porte-parole du gouvernement et de l’Alliance pour la république (Apr) en a donné les preuves. S’exprimant sur cette question hier lors de son face-à-face avec les journalistes, il souligne : «Il n’est pas question de faire des faveurs à qui que ce soit sur la question électorale puisque la loi est claire là-dessus». Pour se faire on ne peut plus explicite, il ajoute : «On ne peut pas parler de faveurs quand il y a la loi. Nous ne sommes pas dans un régime où on donne des faveurs. Il n’est pas question que le fichier électoral se balade dans le pays avec des candidats à la candidature». En ce qui concerne la question de fraude électorale agitée par les forces de l’opposition, Seydou Guèye botte en touche. «Il ne peut pas y avoir de fraude dans des élections au Sénégal, si c’est de cela dont l’opposition a peur. Nous avons dépassé l’âge de la fraude. La fraude électorale est une maladie du siècle passé au Sénégal. Les partis politiques sont présents à toutes les étapes des procédures», martèle le porte-parole du gouvernement qui reste persuadé que «maintenant il n’est pas facile d’avoir des représentants partout au Sénégal au moment des inscriptions et des révisions sur les listes électorales». Non sans faire savoir que «notre système donne des responsabilités à l’ensemble des acteurs, aux observateurs, aux journalistes, aux organes de régulation, aux partis politiques, à la Cena etc».
Sur un tout autre registre, Seydou Guèye a porté la réplique à l’opposition dans l’affaire du contrat d’exploitation du fer de la Falémé. Le porte-parole du gouvernement et du parti au pouvoir qui a abordé cette question a mis les points sur i. Pour lui, «Macky Sall signera ce contrat s’il juge que c’est dans l’intérêt du Sénégal». Occasion qu’il saisira pour se défouler sur le collectif d’opposants qui s’étaient érigés pour dire «non» à l’octroi du contrat d’exploitation du fer de la Falémé à l’entreprise turque Toysal. «L’opposition fait beaucoup de bruit pour rien. Ceux qui en parlent ne font pas la différence entre le projet industriel et le projet minier. Ce sont deux choses distinctes», a-t-il détaillé, soutenant que «le Sénégal n’en est qu’à la phase des pourparlers, rien n’est signé.» Selon toujours le ministre Seydou Guèye, «le Sénégal ne procède à la signature d’un contrat que s’il est avéré que le projet crée des emplois, ensuite s’il va faciliter la compétence et la sous-traitance et en dernier lieu, s’il y aura un transfert de technologie». Alors que selon lui, «le projet avec Tosyali présente tous ces avantages». Répondant aux responsables de l’opposition qui ne veulent pas que l’exploitation de ce minerai soit confiée à l’entreprise Toysal, le porte-parole du gouvernement fera savoir que «le président de la République est dans le cadre légal de son mandat. Et s’il devait engager le Sénégal, il le ferait sans trembler. Nous ne sommes guidés que par la valorisation potentielle des intérêts du Sénégal et des Sénégalais».
Magib GAYE