L’Aube, un journal gabonais, a été suspendu trois mois pour avoir rédigé un article concernant l’état de santé du président Ali Bongo Ondimba.
Un journal gabonais qui a publié lundi un article sur la santé du président Ali Bongo Ondimba hospitalisé depuis plus de deux semaines et titré «Le Gabon en (très dangereux) pilotage automatique», a été suspendu pour trois mois par la Haute autorité de la communication (HAC).
La HAC reproche à ce journal, L’Aube, d’avoir demandé au Premier Ministre gabonais «d’investir Lucie Mboussou», la présidente du Sénat qui doit assurer une présidence intérimaire en cas de vacance du pouvoir, «dans ses fonctions républicaines», selon un communiqué obtenu vendredi.
«Cela n’est point l’apanage de tous de se risquer à tort et à travers dans l’interprétation hasardeuse» de la loi, a indiqué la porte-parole de la HAC Lucie Akalane. Selon elle, il revient à la HAC de faire «remarquer aux professionnels de la presse que le droit est une science (et) que les méthodes et techniques d’interprétation des textes juridiques font l’objet d’un enseignement spécifique dispensé par des initiés du droit».
Orca Boudiandza Mouellé, rédacteur en chef de L’Aube, est également interdit pour 6 mois d’«exercice de l’activité de journaliste et de la fonction de rédacteur en chef». Selon la HAC, le rédacteur en chef du journal L’Aube «a brillé par des faux-fuyants et une attitude à la fois obséquieuse et condescendante» lors de son audition par la HAC.
Pas d’informations sur son état de santé
Fin octobre, la HAC avait suspendu au Gabon la diffusion de la chaîne de télévision camerounaise Vision 4 pour avoir annoncé la mort du chef de l’Etat en direct. Vendredi, la chaîne était toujours accessible à Libreville sur le bouquet Canal , principal fournisseur audiovisuel au Gabon.
Jeudi, le conseil des sages du parti présidentiel, le Parti démocratique gabonais (PDG), a appelé le gouvernement à «communiquer judicieusement pour rassurer l’opinion» sur l’état de santé du président Ali Bongo Ondimba.
Depuis le 28 octobre, date à laquelle la présidence a indiqué que M. Bongo avait fait un «malaise» à Ryad quatre jours plus tôt, aucune information officielle n’a filtré sur son état de santé. Une source étrangère proche du président Bongo a affirmé mercredi à l’AFP que le président gabonais «a eu un AVC» (accident vasculaire cérébral), cause de son hospitalisation.
Ali Bongo Ondimba est toujours officiellement attendu à Paris le 11 novembre à l’occasion du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale.
Lematin