On en sait un peu plus sur la plainte de la famille de Cheikh Tidiane Diop, du nom de cet ancien détenu qui s’est suicidé par immolation et qui a rendu l’âme dimanche.
Pour Me Assane Dioma Ndiaye, avocat du défunt, l’affaire ne va pas en rester là car «la famille a déposé une plainte». «Ce sera une relance du dossier Cheikh Diop. Du point de vue de la causalité entre la piqure et l’amputation, il y avait aucun doute. Cette piqure soit à l’origine d’une gangrène et que cette gangrène ait entraîné son amputation alors qu’il était entre les mains de l’Etat, parce que si vous êtes en détention, c’est l’Etat qui est débiteur de votre sécurité et de votre état de santé. On lui a opposé une résistance face à une indemnisation alors qu’il a frappé à toutes les portes. Vous comprendrez que la famille a aujourd’hui l’obligation morale de continuer ce combat. L’heure est au deuil mais, je pense qu’après cela, les choses reprendront très vite», a indiqué la robe noire hier en marge de la journée d’échanges et de partage sur l’indépendance de la justice co-organisée par la Lsdh et l’Ums. Au sujet de l’indemnisation de son client mort par suicide, Me Ndiaye d’estimer que le principe de la réparation est que quiconque cause un préjudice à autrui doit le réparer «Nul n’est au-dessus de cette redevabilité. Le premier d’ailleurs c’est l’Etat qui doit s’astreindre à cette obligation de redevabilité. L’Etat est un sujet de droit et quelqu’un disait que c’est un miracle que l’Etat accepte de se soumettre au droit. Parce que si l’Etat ne se soumet pas au droit, c’est l’arbitraire, la tyrannie, la dictature. Si l’Etat cause un préjudice à quelqu’un, il doit le réparer. Au-delà du drame, cet acte de Cheikh Diop peut avoir une portée miraculeuse pour notre société», a également fait savoir l’avocat.
Salif KA