Correspondance – Face à la montée des eaux de crue, les populations de l’Ile à morphil qui ont leurs pieds dans l’eau montrent des signes d’inquiétude. Elles lancent un cri d’alerte et demandent la mise en place d’ouvrages aptes à faire face à l’avancée de l’eau.
Jusqu’ici, ce sont les fortes pluies notées cette année dans la zone qui avaient créé la psychose chez la société insulaire. Mais, depuis quelques semaines, c’est la montée des eaux du fleuve qui hantent le sommeil des populations locales. Nombreux sont, en effet, les habitants de cette partie enclavée du pays qui ne savent plus où donner de la tête. Dans les villages de Cas-Cas, Saldé, Wassétacké, Barobé Diackel, Wallah, Diaranguel, Ngouye et Tounfndé Gandé, la distance qui les sépare du fleuve n’est que d’une dizaine de mètres. Du coup, ces insulaires vivent, au quotidien, dans la plus grande inquiétude. D’ailleurs, dans ces localités, les concessions peuvent à tout moment être emportées par la furie des eaux du fleuve Sénégal. Si des dispositions ne sont pas prises, celles-ci peuvent créer à tout moment la catastrophe.
Pourtant, l’année dernière, avec la pluie qui n’était pas au rendez-vous et l’absence de la crue, les populations avaient cru à la famine au point de réclamer des vivres de soudure. Cette année, c’est tout le contraire qui est vécu. Selon bon nombre de notabilités religieuses, la situation vécue cette année ressemble bien à celle des années de 2002 où les pluies hors saison avaient fait périr bon nombre de cheptel et tué beaucoup de vies humaines. En effet, la quasi-totalité des villages du Fouta, surtout celles de l’Ile à morphil, sont ceinturées d’eaux de crue. Une situation qui fait que les habitants éprouvent d’énormes difficultés pour se faire déplacer. S’y ajoute que les champs de mil sont submergés. Dans les villages comme celui de Saldé, les édifices publics ne sont pas épargnés. L’ancien bureau de poste, le dispensaire ainsi que le marché du village ont été engloutis par les eaux. L’autre inquiétude est liée à la possible disparition d’une vingtaine de cimetières.
Aussi et pour parer à tous ces désagréments, les insulaires réclament des ouvrages aptes à freiner l’avancée des eaux. Parce que, si la situation actuelle se maintient, une catastrophe humaine n’est pas à écarter.
Abou KANE