L’opposition est sur le qui vive. Samuel Sall, candidat à la présidentielle, soupçonne le pouvoir de préparer une «fraude organisée» dans la ville sainte de Touba. C’est pour cela qu’il exige une transparence dans le processus électoral et un audit du fichier électoral en urgence avant les élections.
Dans une lettre adressée à l’Union européenne, Samuel Sarr accuse le pouvoir de préparer une fraude massive lors de l’élection présidentielle de février 2019. Candidat à ce scrutin, Samuel Sarr «dévoile l’existence de trois fichiers» à la Direction de l’automatisation du fichier (Daf) et «l’existence de centaines de milliers» de cartes d’électeurs encore au ministère de l’Intérieur. «Une fraude organisée est prévue dans la ville sainte de Touba», accuse l’ancien ministre libéral. Aussi, Samuel Sarr met en garde Macky Sall contre toute «tentative de fraude». En conséquence, il exige une transparence dans le processus électoral et un audit du fichier électoral en urgence avant les élections. «Il est inacceptable de constater que malgré la sortie du rapport sur l’audit du fichier, les autorités n’ont pris aucune mesure avec les acteurs politiques pour l’application des 25 recommandations mentionnées à la page 82 du rapport établi par les experts de l’Union européenne. Vous n’êtes pas sans savoir que malgré les 50 milliards de FCfa (ce chiffre serait de 90 milliards Cfa, aujourd’hui) dépensés pour la confection des cartes d’électeurs (marché pourtant réalisable avec 25 milliards), plusieurs Sénégalais n’ont pas encore reçu leur carte», critique encore Samuel Sarr.
Convaincu que le 24 février 2019, se tiendra au Sénégal, l’une des élections présidentielles les plus déterminantes pour l’histoire politique de notre pays, l’ancien ministre libéral souhaite qu’elle se tienne dans la paix. Mais, selon lui, il incombe au gouvernement de Macky Sall de créer les conditions de la tenue de cette élection dans l’entente, la tranquillité et la cohésion sociale pour confirmer notre maturité démocratique, à l’instar de ses prédécesseurs, les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Mais pour cela, Samuel Sarr affirme qu’il faudra que le président de la République nomme une personnalité indépendante comme ministre chargé des élections, applique les 25 recommandations mentionnées dans le rapport d’audit par les experts de l’Union européenne et donne le bon fichier électoral («car nous avons la conviction qu’il existe 3 fichiers») aux experts de l’Union européenne afin qu’ils puissent reprendre immédiatement l’audit en présence des acteurs politiques, car nous estimons que les experts n’ont pas travaillé sur le bon fichier. En plus, il exige la déclassification du rapport de l’Union européenne et les documents confidentiels de Iris et Synapsys.
En outre, Samuel Sarr exige le contrôle du processus de parrainage en amont et en aval et que le dépôt des listes des parrains, uniquement le nombre requis par candidat, se fasse au Conseil constitutionnel en présence des acteurs politiques et la Cena, sans l’intervention du ministère de l’Intérieur. Si le candidat de l’Apr, Macky Sall s’obstinait à vouloir saborder le scrutin pour passer au premier tour en violant la volonté populaire, il sera pris pour responsable de tout ce qui arrivera dans ce pays.
Charles Gaïky DIENE