Tous les candidats déclarés à la présidentielle ont envahi la ville de Touba. Ils font leur Magal avant l’heure, tout en espérant décrocher une consigne de vote.
Le président de la République se rendra demain, jeudi, à Touba pour faire son Magal avant l’heure, comme il est de coutume. Idrissa Seck, le leader de Rewmi et candidat à la présidentielle qu’on avait perdu de vue et qui était devenu aphone depuis un bon bout de temps, l’a précédé dans la ville religieuse. Avant Idrissa Seck, Ousmane Sonko, le fondateur de Pastef et lui aussi candidat à cette élection, avait sacrifié lui aussi à la tradition. Il a posté sur sa page Facebook les images de son audience avec le khalife général des mourides.
Maîtres incontestés de la cité religieuse du point de vue politique, les libéraux devront s’y rendre comme d’habitude. Oumar Sarr, le coordonnateur national du Pds, sera à n’en pas douter à la tête d’une forte délégation. Mais ce sera pour le compte de leur candidat déclaré, Karim Wade, interdit de fouler le sol sénégalais et donc de se rendre dans la cité religieuse. Ainsi, Karim Wade risque d’être le seul candidat déclaré à ne pas se rendre au Magal. Car actuellement, tous les chemins mènent à la ville de Touba. En effet, à quelques encablures du grand Magal de Touba, tous les hommes politiques, du pouvoir comme de l’opposition, s’y sont donné rendez-vous.
On assiste à un véritable chassé-croisé dans la ville religieuse qui est devenue, du coup, incontournable pour les candidats déclarés à la présidentielle dont le premier tour est fixé au 24 février prochain. On y va pour officiellement solliciter les prières du khalife général des mourides. Mais, dans la réalité, les hommes politiques et plus particulièrement les candidats à la présidentielle de février 2019 s’y bousculent pour espérer obtenir un coup de pouce, une consigne de vote de la part du guide religieux.
Charles Gaïky DIENE