Correspondance- Le leader du mouvement Andou Nawlé, par ailleurs membre du secrétariat exécutif de l’Apr, ne semble pas s’inquiéter de la pléthore de candidats thiessois à la candidature de la présidentielle de 2019.
Au contraire, Abdou Fall soutient que si ce phénomène doit représenter une menace, ce ne sera pas du côté de la mouvance présidentielle, mais plutôt du côté du parti Rewmi. «C’est une tendance qui est plutôt défavorable au candidat Idrissa Seck qui jusque-là, dispose d’une majorité même si c’est de façon relative dans la commune. Car, en vérité, depuis les dernières élections le Rewmi n’a plus une majorité absolue à Thiès. Elle était la principale force politique mais lors des dernières joutes électorales, il n’a engrangé 50 % de voix dans aucune des trois communes de la ville de Thiès», poursuit-il.
Il affirme que cette inflation de candidatures va fonctionner plus contre le Rewmi. Et d’estimer que les candidats qui viennent vont plus puiser dans le vivier de la force majoritaire que dans celui d’une force qui est dans le processus d’une dynamique ascensionnelle. C’est du moins la lecture qu’il a fait lors de la sortie qu’il a effectuée, avant-hier, lors d’un moment de sensibilisation de ses militants sur les enjeux du parrainage.
D’autre part, réagissant à la question de la violence verbale qui s’invite de plus sur la scène politique, Abdou Fall trouve que c’est la conséquence d’une perversion du système démocratique sénégalais.
Laquelle perversion fait que de plus en plus le débat politique porte moins sur des projets et programmes que sur des attaques personnelles. «C’est une tendance qu’il ne faut pas encourager et à laquelle il faut mettre un terme. Notre pays a atteint un niveau de maturité de son système démocratique qui doit appeler de la part des acteurs qui ont l’ambition et la prétention de gouverner à plus de hauteur dans la gestion du débat politique. Car il est dommage de constater que de plus en plus le débat est plus crypto personnel et non centré sur des idées et programmes», soutient-il, ajoutant qu’on glisse du terrain des idées pour passer sur celui des querelles personnelles. Avec la passion on quitte le terrain de la raison pour complètement dériver sans savoir jusqu’où les choses vont s’arrêter, selon lui.
Sidy DIENG