Le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, a été reçu mardi soir par le président tchadien Idriss Déby Itno à N’Djamena, selon une source proche de la présidence tchadienne.
C’est la deuxième fois qu’ils se rencontrent dans la capitale tchadienne en moins de deux mois, sans qu’aucun contenu de leur échange ne filtre, selon la même source.
Idriss Déby s’est plusieurs fois affiché comme étant proche de Khalifa Haftar.
Bête noire des islamistes, le maréchal Haftar soutient en Libye un gouvernement parallèle qui exerce son pouvoir dans l’est du pays et qui conteste l’autorité du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli (ouest).
Le sud libyen abrite plusieurs groupes rebelles tchadiens, dont certains d’entre eux accusent N’Djamena d'”utiliser” son allié libyen pour mater les rebellions aux portes du Tchad.
En août, l’un de ces groupes armés rebelles, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), a lancé depuis la Libye une offensive sur la région du Tibesti, dans l’extrême-nord du Tchad, avant de repartir s’abriter dans le sud libyen.
Là-bas, des groupes armés rivaux combattent régulièrement, notamment pour le contrôle de la contrebande dans cette région du Sahel peu contrôlée par les armées nationales.
Comme le sud libyen, le nord du Tchad est également propice à de nombreux trafics entre le Tchad, le Soudan, le Niger et la Libye.
Mardi à N’Djamena, le président Déby a également reçu en audience le ministre soudanais des Affaires étrangères, Al-Dierdiry Al-Dhikheri, selon la même source.
Enfin, un conseiller spécial du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, était présent mercredi à N’Djamena, où il doit rencontrer M. Déby, a indiqué la source proche de la présidence tchadienne.
L’objet de cette visite n’a pas été précisé. L’Egypte est un acteur clé dans le règlement de la crise libyenne, et soutient le maréchal Khalifa Haftar.
Voaafrique avec AFP