CONTRIBUTION
Cher Grand Maire, permettez-moi d’emprunter cette honorable expression, à un de vos ex-lieutenants qui en a été à l’instigateur et qui, au moment des vaches grasses, vous l’avait spécialement dédiée et avait usé de toutes ses forces pour la vulgariser. C’est le cœur saignant de douleur que je vous écris cette lettre pour vous prier d’écouter ce message de compassion et d’encouragement de la jeunesse du Sénégal et celle des Parcelles Assainies en particulier. Nous ne nous connaissons certes pas, mais mon estime pour vous émane de votre qualité d’homme pur, lucide, correct et travailleur. Par votre génie, vous avez contribué à faire de Dakar ce qu’elle est aujourd’hui.
Rassurez-vous Grand Maire, loin de moi l’idée de chanter vos louanges ou de faire votre apologie. Mais j’estime ce moment opportun pour affliger une piqure de rappel à vos partisans défaillants et amnésiques qui vous ont montré le dos au moment où vous avez le plus besoin de leur soutien. Je n’ai jamais bénéficié de vos largesses comme la plupart d’entre eux que vous avez vu grandir et que vous avez élevés aux plus honorables rangs de la magistrature communale et pourtant, comme Judas, ils sont en train de vous trahir un à un après vous avoir poussé dans le précipice. D’ici, j’imagine le sentiment qui vous anime à l’instant du fond de votre chambre carcérale à la prison de Rebeuss.
Grand Maire, j’imagine aussi votre tristesse, votre mélancolie et votre amertume quand vous regardez impuissant derrière les barreaux, vos plus grands généraux prendre la poudre d’escampette en plein champ de bataille, vous laissant seul contre un adversaire redoutable qui, après plusieurs années de cabale et de traque, a désespérément eu recours à des armes non conventionnelles pour vous écarter mordicus de la course des prétendants à la magistrature suprême : La Justice injuste pour ne pas dire l’Injustice. Hélas, le grand juge Kéba Mbaye n’est plus. Lui au nom de la justice équitable, de l’éthique et de la morale qu’il a toujours prônées, se serait dressé en rempart contre ce Tsunami judiciaire pour l’indépendance de cette institution qui se démystifie de jour en jour.
Honte à ces lâches et ambitieux petits politiciens qui sont tombés si bas par peur ou par manque de courage et sans vergogne, se sont tous dédits. Oh ! ils sont tombés dans le piège de Machiavel qu’ils ont certes lu, mais qu’ils ont aussi mal compris. Ils disent que la politique n’est pas la religion, et pourtant ils la pratiquent comme une religion. Leur religion où tous les coups sont permis et toutes les bassesses autorisées. Ils se dédisent et se parjurent sans gêne seulement au nom du matériel ou de promesses de positions sociales. Mais je les comprends, ils ne sont pas capables de se faire ailleurs que dans cet environnement ignoble infesté par l’odeur répugnante de la Trahison. On les aurait bannis et décapités tous pour haute trahison il y a quelques siècles.
Ils avaient tous battu campagne aux élections locales de 2014 avec votre label TaxawouNdakaru et posté votre effigie sur toutes les rues de Dakar, ce qui les fit triompher majestueusement.
Mais, ne vous ne laissez pas anéantir. Le Sénégal de même que l’opinion internationale sait que là, n’est pas votre place et que ceux qui pillent à outrance nos deniers publics et jouissent de leur liberté, c’est leur peine que vous êtes en train de purger. Nous pleurons votre incarcération anormale et arbitraire. Rendez grâce à Dieu Grand Maire puisque c’est dans les moments les plus difficiles de la vie qu’on se voit abandonner, lâcher et trahir par plusieurs de nos soit-disant amis que vous avez bénis de votre grâce. Mais c’est dans ces mêmes moments aussi que, par la grâce de Dieu, vous vous ferez de nouveaux amis qui vous seront fidèles et loyaux.
Ils ont franchi les différentes étapes de la déloyauté et en sont à la dernière phase : la politique pour trouver un argumentaire solide qu’ils pourront nous servir comme mobile de leur forfaiture. Mais rassurez-vous, nous ne les croirons pas.
Grand Maire, ne savez-vous pas que tous les grands hommes, à un moment de leur vie, ont été trahis et s’en sont sortis plus forts que jamais ? Je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi Judas avait trahi son maître Jésus Christ ? Hélas, je n’ai pas eu la réponse. Aujourd’hui mon questionnement sur Judas m’a mené à une certitude que je partage avec vous : Vous n’êtes pas plus grand que Jésus. Si Jésus a eu judas, vous avez eu Moussa. Et quoi que vous fassiez, vous connaîtrez d’autres trahisons puisque nos prophètes l’ont connue.
De votre histoire, nous retenons une chose. Nous, la jeunesse africaine, devrons tout recommencer, tout reconstruire, sans profiter d’une quelconque transmission générationnelle, parce que les enseignements venant des aînés auront été viciés par le mensonge, la trahison. Un jour viendra, nous nous retrouverons tous dans l’au-delà et ce jour fatidique, eux tous imploreront votre pardon, j’en suis sûr. Vivez votre peine avec dignité et sachez qu’après la justice des hommes, vient la justice de Dieu.
Dans l’espoir de lire votre réponse bientôt, je vous prie de croire, Grand Maire, l’expression la plus sincère de mes sentiments distingués. A très bientôt Grand Maire.
GO FAYE