Le secteur de la boulangerie, c’est plus de 7 millions 500 mille pains consommés chaque jour, 30 mille emplois directs, plus de 410 milliards de chiffre d’affaires environ 3 % du Produit intérieur brut (Pib).
Plus de 600 mille personnes dépendent également de ce secteur. Malgré cela, ce secteur est confronté à des difficultés majeures. La structure des prix établie depuis plus de 20 ans fait l’objet de mises à jour régulières mais manifestement, certains postes de dépenses ne sont pas inclus tels que les charges liées à l’emballage, les invendus… En sus de cela, il y a des difficultés d’ordre organisationnel avec les boulangeries qui poussent comme des champignons et les intermédiaires qui ont réussi à dicter leurs règles à la profession. Conséquence : les boulangeries disparaissent à petit feu. Tel est le sombre constat établi hier par le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs) hier lors d’une conférence de presse. C’est conscient de cela qu’ils ont lancé un appel à l’Etat pour l’assainissement du secteur. Lequel se manifestera par l’application des lois et décrets qui régissent la boulangerie. Il s’agit, selon eux, de l’institutionnalisation d’un comité régional de l’assainissement de la boulangerie, de la mise en place d’un comité d’autorisation à l’exercice de l’activité de la boulangerie et les conditions d’ouverture.
Ces boulangers invitent aussi l’Etat à prendre un arrêté ministériel pour éliminer les intermédiaires en complément de l’article 6 du décret 2004 – 102, de l’interdiction de la vente de pain dans les boutiques ou points de vente qui ne remplissent pas les conditions d’hygiène et de sécurité pour le consommateur. Une telle perspective commande au gouvernement de cultiver le sens de la responsabilité dans l’éducation, la formation et l’information des populations par tous les moyens.
Président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (Fnbs), Amadou Gaye fera savoir que le secteur évolue dans un marché à deux vitesses. D’une part, des boulangers professionnels travaillant dans une démarche de qualité, à la recherche de rentabilité, et d’autre part des boulangers évoluant dans un environnement qui ne leur permet pas de suivre. Ces boulangers, prévient-il, «vont continuer à souffrir et à disparaître si des solutions comme l’application des conclusions de la concertation tenue en décembre 2017 ne sont pas effectives». Amadou Gaye a néanmoins appelé à une reconversion des mentalités vers un changement profond des habitudes alimentaires et comportementales et enfin vers une redéfinition de nos politiques de production et de distribution.
Les boulangers veulent suivre les pas de leurs homologues du pays de Marianne. Ils veulent que le lauréat du concours du meilleur boulanger se voit récompenser de manière solennelle en livrant, durant une année, le pain au palais présidentiel comme c’est le cas à l’Elysée, en France. Cela, surtout que la Fédération nationale des boulangers du Sénégal tient la 2ème édition du concours du meilleur boulanger au Sénégal, du 8 octobre au 5 janvier 2019. Ce concours réunira les boulangers venus des 14 régions du Sénégal. Les 16 meilleurs candidats retenus vont concourir entre décembre 2018 et début janvier 2019 et un jury national désignera les 4 vainqueurs.
Magib GAYE