L’année scolaire 2018-2019 ne sera pas comme un long fleuve tranquille comme l’espèrent les parents d’élèves et les élèves après le compromis trouvé l’année dernière pour revoir à la hausse les indemnités de logement.
En effet, les différents syndicats d’enseignants montent au créneau pour annoncer de nouvelles perturbations. Ils ne croient toujours pas à l’Etat qui, selon leurs responsables, ne fait aucune volonté de respecter ses engagements. Le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) qui est sorti premier lors des dernières élections de représentativité, a indiqué, en marge de son conseil syndical, tenu samedi dernier, qu’il sera en mouvement d’humeur dans la foulée de l’ouverture des classes. Son secrétaire général, Souleymane Diallo, affirme que ses camarades vont déposer un préavis de grève incessamment. «Nous, au niveau du Sels, sommes pas très satisfaits de la mise en œuvre du protocole d’accords alors que des recommandations et des orientations ont été faites dans ce sens. La mission de notre organisation syndicale, c’est de défendre les intérêts des travailleurs et de l’école sénégalaise. L’application des accords est une condition pour la stabilité de l’espace scolaire. Nous n’excluons pas de déposer un préavis de grève très prochainement parce que nous avons compris que le gouvernement ne réagit que sur la pression. Nous attendons de tirer les conclusions de ce conseil syndical pour fixer la date», affirme M. Diallo. Qui indique que son syndicat va échanger avec les autres syndicats qui forment le G6 pour mieux intensifier la lutte.
A en croire M. Diallo, le principal problème qu’ils ont avec le gouvernement, c’est le respect du monitoring pour le suivi des accords que le Premier ministre lui-même devait diriger. «Si cela est suivi par le Pm, il y a de forte chance que cela soit appliqué dans les délais. Lui-même est conscient que le suivi a rencontré des difficultés. Avec l’expérience que nous avons avec le gouvernement qui ne respecte pas ses engagements, nous sommes prêts à engager la bataille», souligne le Sg du Sels.
Sur l’indemnité de logement, le gouvernement s’était engagé à respecter les accords mais le Sels constate que des manquements sont énormes.
Beaucoup d’enseignants attendent encore leurs actes de validation, d’intégration et de reclassement. «Le gouvernement doit faire des efforts supplémentaires en multipliant les guichets uniques pour produire le maximum d’actes. Parce que 10 mille actuellement, c’est ridicule. Pour ce qui est du crédit Dmc, la deuxième tranche n’a pas été virée et nous avons eu à le déplorer devant le Premier ministre. Parce que les inquiétudes demeurent toujours par rapport à son externalisation», fulmine Souleymane Diallo. Qui déplore aussi l’absence des rencontres mensuels entre les ministères concernés et les syndicats du G6.
Mamadou GACKO