Décidément, Abdou Diouf nous a habitué à tout. Alors que le défunt chef du Protocole présidentiel a passé la moitié de sa longue carrière avec lui, on n’a ni lu ni entendu quelque part où il lui a rend hommage.
Le Sénégal et le monde ont rendu un vibrant hommage au dernier emblème de la République que Léopold Sédar Senghor nous a légué, le chef du Protocole présidentiel, l’inamovible Bruno Diatta. Mais, aussi hallucinant que cela puisse paraître, le seul qui n’a pas envoyé de message ou fait entendre et que le défunt a loyalement servi pendant près d’une génération, c’est Abdou Diouf. Chef de l’Etat du Sénégal de 1981 à 2000, c’est avec lui que le défunt a passé le plus de temps au palais de la République en le servant royalement et loyalement. Auparavant, l’homme l’a aussi côtoyé pendant près de dix ans alors qu’il était chef du gouvernement de Senghor. Mais, cela n’a apparemment pas suffi au Lougatois pour devoir tremper sa plume dans l’encre ou à faire le déplacement pour lui rendre ce que son service mérite. On n’a vu nulle part sa réaction ? Macky Sall qu’il servait jusqu’à son rappel à Dieu a dû annuler son déplacement sur Bamako à l’annonce de sa mort et compte lui organiser des funérailles nationales. Abdoulaye Wade, qui se trouverait à Dubaï, a réagi à cette grosse perte pour la Nation. «Bruno Diatta, le chef de protocole du président de la République Macky Sall vient d’être rappelé à Dieu. Une grande perte pour le Sénégal. Bruno Diatta a servi de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade… Paix à son âme», avait-il écrit. Mais Diouf, que dalle.
Par contre, quand il s’agit de faire de la lèche à Macky Sall aujourd’hui ou à Wade quand il mariait sa fille, il sait s’y faire. Lors de ce grand événement, ce n’est ni Ousmane Tanor Dieng encore moins Jacques Baudin qui étaient à la table d’honneur, mais Karim et Doudou Wade.
Toujours attendu sur les sujets essentiels qui touchent le pays comme la crise au Parti socialiste qui lui a tout donné, Diouf se fait un malin plaisir à ne dire que ce qui enchante l’actuel occupant du palais qui lui offre un agréable séjour dans une douillette annexe du palais. Cela, aux frais du contribuable qui, pourtant, lui verse déjà un confortable salaire de près de dix millions de francs Cfa, sans compter d’autres facilités.
Seyni DIOP