Le combat des 690 élèves-maîtres radiés en 2014 s’intensifie. Alors que la Cour suprême leur avait donné raison dans leur bras de fer contre l’Etat, ces derniers restent toujours dans le chômage. Las de courir derrière leur réintégration trois ans après, ils réclament l’application de la décision de Justice.
Les 690 élèves-maîtres qui ont été radiés en 2014 pour «fraude», lors du concours de leur recrutement, réclament toujours leur réintégration. Ce, trois ans après le verdict de la Cour suprême qui leur avait donné raison, le 23 septembre 2015. En marge d’un point de presse tenu, hier, lundi 24 septembre 2018 dans les locaux du Saemss-Cusems, ces derniers déclarent que le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam maintient jusqu’à présent sa position de ne jamais les rétablir dans leur droit. «La Cour d’appel nous avait donné raison devant le ministre de l’Education nationale, le 23 septembre 2015. Elle avait demandé à l’Etat du Sénégal de réintégrer les 690 élèves-maîtres. Elle avait souligné que le ministre s’est servi de sa force et de son autorité pour bafouer les droits et honneur de 690 personnes», réclame Mamadou Dia, coordonnateur national du Collectif des élèves-maîtres révoqués. Selon lui, ils ont été injustement radiés. Et qu’ils courent, depuis lors, derrière les autorités pour leur réintégration car c’est la Justice qui leur confère ce droit.
Ayant épuisé toutes les voies de recours, Mamadou Dia et ses amis convoitent la clémence du chef de l’Etat, au motif que le ministre en question refuse de les recevoir. «Nous avons rencontré les médias, les syndicats d’enseignants et même les chefs religieux. Jusqu’à présent, rien n’est encore fait. Nous demandons au chef de l’Etat de prendre en considération le verdict de cette cour. Parce que c’est le droit qui a été dit», implore-t-il. A l’en croire, la Cour suprême a soulevé des griefs qui ont fait perdre le ministre. Il s’agit de «l’intangibilité, l’inopposabilité, la souveraineté du jury, le principe général du droit de la défense, etc.». Abondant dans le même sens, Babacar Sakho, leur porte-parole révèle que Babacar Thiam, le chef de cabinet du ministre de l’Education nationale et son attaché, Pape Mbaye qui ont été relevés de leur fonction dans ce département pour leur implication dans ces cas de fraudes, sont recasés dans des lycées en qualité d’intendants.
Ce qui est contradictoire aux yeux des protestataires. «Le ministre avait dit que les cerveaux étaient son chef de cabinet et son attaché. Il les avait dégagés du ministère. Toutes ces deux personnes actuellement sont nommées. Babacar Thiam est intendant au lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack et Pape, dans un lycée à Dakar. Ils gèrent des budgets à hauteurs de millions», déplore Babacar Sakho. Non sans ajouter que certains de leurs collègues ont réussi d’autres concours, alors que les textes disent que tout candidat pris dans une fraude doit rester au moins 5 ans sans se présenter à un autre concours organisé par l’Etat.
Salif KA