Le président américain Donald Trump a récemment suggéré de construire un “mur le long du Sahara” pour freiner l’émigration au ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Borrell, a rapporté ce dernier selon une vidéo diffusée par les médias espagnols.
“Fermer les ports n’est pas une solution et construire un mur le long du Sahara, comme me le suggérait récemment le président Trump, n’est pas non plus une solution”, a déclaré Josep Borrell lors d’un déjeuner public organisé mardi à Madrid.
L’ancien président du Parlement européen a poursuivi en assurant que le président américain lui avait lancé : “faites un mur le long du Sahara”. “Mais savez-vous à quel point le Sahara est grand ?”, a ajouté le ministre espagnol, en forme de réponse à Donald Trump, sans préciser à quel moment ni dans quel cadre le président américain avait lancé cette phrase. Occupant presque tout le nord de l’Afrique, cet immense désert mesure environ 4 800 km d’est en ouest.
38 000 migrants clandestins depuis 2018
Le mur que Donald Trump veut construire à la frontière mexicaine pour empêcher l’entrée de clandestins aux Etats-Unis mesurerait lui 3 200 kilomètres et coûterait jusqu’à 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros) selon certaines estimations. Ces déclarations de Josep Borrell interviennent alors que les dirigeants de l’UE sont réunis à Salzbourg pour un sommet notamment consacré à la question migratoire et à quelques jours d’un voyage aux Etats-Unis du nouveau président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, qui sera lundi à New-York pour l’Assemblée générale de l’ONU.
L’Espagne est actuellement la première porte d’entrée pour l’immigration clandestine en Europe, selon l’OIM, avec plus de 38 000 arrivées par terre et par mer depuis le début de l’année.
Seulement, la proposition du président américain n’a aucune chance de se concrétiser. D’abord, l’Espagne n’a pas de frontière au niveau de la zone saharienne. Ensuite, le coût d’un tel mur serait tellement colossale que l’Espagne et l’Union européenne n’en trouveront pas l’intérêt. Enfin, construire un mur sur du sable mouvant atteste de la faible connaissance de Trump de la géographie du Sahara.
Le360 Afrique – Afp