«Initiative pour l’élimination du paludisme au Sahel». C’est la plateforme mise sur pied par huit pays de ce regroupement de la zone ouest-africaine pour en finir avec cette maladie d’ici 2030. En mettant en place une telle initiative, les ministres de la Santé de ces pays, à la fin de cette réunion, vendredi dernier, se sont fixé des principes pour atteindre leurs objectifs.
Après trois jours de conclave, à Dakar, dans le cadre de la réunion de haut niveau de la déclaration sur l’«Initiative pour l’élimination du paludisme dans le Sahel», les huit pays sahéliens de l’Afrique de l’ouest décident d’intensifier leur combat pour vaincre cette maladie d’ici 2030. Au sortir du 68ème comité régional de l’Organisation mondiale pour la santé (Oms), vendredi dernier, ces ministres de la santé du Burkina Faso, de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Cap-Vert, du Sénégal et du Tchad ont réussi à mettre sur pied une nouvelle plateforme régionale dénommée «Initiative pour l’élimination du paludisme au Sahel». Cette plateforme vise à éliminer cette maladie qui menace plus de 90 millions de personnes dans cette région chaque année. «Ces pays se sont engagés à accélérer l’introduction de technologies innovantes pour combattre la maladie et à mettre au point un tableau de bord sous-régional permettant de suivre et d’évaluer la progression de leurs objectifs, à savoir éliminer le paludisme à l’horizon 2030», lit-on dans un document transmis qui résume les conclusions tirées de cette rencontre. Selon ces dirigeants de départements de santé dans les huit pays, avec près de 20 millions de cas de paludisme annuels, le Sahel a accompli quelques avancées, mais a aussi subi des revers dans sa lutte contre la maladie. «Si le Burkina Faso et le Niger continuent à être fortement touchés par le paludisme, les progrès constants réalisés au Sénégal et en Gambie ont permis d’y enregistrer un net recul du nombre de personnes atteintes par le paludisme et de décès dus à cette maladie. Egalement membre de cette initiative, le Cap-Vert est quant à lui sur la bonne voie pour éliminer la maladie de son territoire d’ici à 2020», informent-ils.
Désignée ambassadrice de cette initiative, le Professeur Awa Marie Coll-Seck, ministre d’Etat du Sénégal, soutient que les pays du Sahel doivent reconnaitre les nombreux avantages d’un travail collaboratif pour accélérer l’élimination du paludisme dans la région. «Cette initiative est essentielle pour améliorer la santé des personnes et les systèmes de santé nationaux, qui ont un impact direct sur l’économie des pays. Nous combattrons mieux et plus vite cette maladie en unissant nos ressources, en introduisant de nouveaux outils, en partageant nos meilleures pratiques et en coordonnant nos efforts par-delà les frontières», annonce-t-elle. «Le paludisme pèse très lourdement sur nos familles, nos communautés et nos pays, contribuant au cycle de pauvreté qui mine la région. En partageant les responsabilités et en collaborant avec des partenaires dédiés, les pays du Sahel peuvent optimiser l’impact de leurs efforts pour endiguer cette maladie mortelle», ajoute le Professeur Stanley Okolo, Directeur général de l’Organisation ouest-africaine de la Santé et coordonnateur de l’Initiative pour l’élimination du paludisme au Sahel.
Salif KA