Insatisfaits du déroulement du second tour de la présidentielle malienne, les partisans du candidat déchu, Soumaïla Cissé, ont manifesté à samedi devant l’ambassade du Mali à Dakar, pour contester la victoire d’IBK, déclaré vainqueur à l’issue du scrutin. Ils comptent, d’ailleurs, intronise leur nouvel homme fort le 4 septembre prochain.
Le camp de l’opposant Soumaïla Cissé continue de rejeter les résultats issus du second tour de la présidentielle malienne. En sit-in samedi 25 août dernier devant l’ambassade du Mali à Dakar, ils ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une «mascarade électorale». «Nous sommes là comme dans toutes les provinces du Mali, que ce soit à Gao, à Tombouctou, à Sikasso et partout où les Maliens vivent, pour dénoncer la fraude électiorale qui s’est passée le 12 août dernier. Aujourd’hui, nous fustigeons le bourrage d’urnes opéré par le camp du président sortant soit dans les zones de Ménaka, de Kidal et autres. Les résultats retenus par les centralisations d’Ismaïla Cissé donnent ce dernier vainqueur avec plus de 51 %. Nous ne reconnaissons qu’un seul président qui est Soumaïla Cissé», lance Mamadou Aka Savané, porte-parole du jour des manifestants. Selon ce dernier, les résultats publiés par la Cour constitutionnelle ne reflètent pas le vote des Maliens. Parce qu’elle n’a fait que reconduire les chiffres rendus publics par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Lesquels ont été déjà contestés par l’opposition malienne. Une remarque qui lui fait dire que la Chambre constitutionnelle n’a pas pris en compte des requêtes introduites par le camp de l’opposition.
À en croire le poulain du candidat déchu à la présidentielle malienne, des vidéos et des images probantes ont montré qu’il y a eu bel et bien des bourrages d’urnes dans le Nord du Mali. «C’est du jamais vu. Ce qui s’est passé au Mali est tout sauf une élection. Nous disons non à cette fraude, à cette mascarade électorale et à la falsification des résultats. Aujourd’hui, les Maliens sont déterminés à aller jusqu’au bout. Comment peut-on confier l’organisation des élections à des rebelles qui n’ont aucune crédibilité sur le plan national que sur le plan international ?», s’interroge-t-il. Oumar Touré Junior, président de la jeunesse de l’Union pour la république et la démocratique (Urd), section Sénégal d’ajouter : «Nous ne reconnaissons pas ces résultats, parce que c’est du vol et de la fraude. Nous allons montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il y a eu un tripatouillage des élections au Mali. On nous dit dans la ville de Kidal qui n’a même pas 5 mille habitants, il y a plus de 30 mille voix au bénéfice d’Ibrahim Boubacar Keïta. C’est faux nous ne pouvons pas l’accepter. Et si nous laissons passer ces forfaitures, c’est la démocratie malienne qui va prendre un sacré coup».
Déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat, ces partisans de Soumaïla Cissé disent ne laisser aucun quartier au camp de leur rival d’Ibk. Ils comptent d’ailleurs, annoncent-ils, installer Ismaïla Cissé le 4 septembre prochain comme nouveau président de la République malienne.
Samba BARRY