L’étape de Mouna n’a pas été sans difficultés pour les pèlerins sénégalais car plusieurs d’entre eux ont été privés de nourritures, à cause d’une rupture de stock. Des dysfonctionnements reconnus par la Délégation générale au pèlerinage qui fait état des mesures prises pour mettre fin au calvaire de nos compatriotes.
Galère des pèlerins sénégalais à Mouna. Le Hajj 2018 n’est pas une promenade de santé pour certains fidèles qui ont effectué le déplacement aux lieux saints de l’Islam. Des pèlerins sénégalais sont confrontés à tous les problèmes du monde pour se restaurer. Particulièrement ceux des bureaux 26, 27 et 28 à Mouna. Ils éprouvent d’énormes difficultés pour manger. Des repas périmés depuis plusieurs années leur sont servis, selon certains d’entre eux qui se sont confiés à WalfQuotidien. D’autres préfèrent tout simplement rester sans manger, face à la rupture de stock. Les repas préparés par certains restaurateurs n’arrivent pas à nourrir tous les fidèles à leur charge, d’où le problème de la rupture d’alimentation. «Nous avons interpellé un restaurateur du bureau 26 par rapport au problème auquel nos compatriotes sont confrontés. Nous avons fait pression sur lui jusqu’à ce qu’il avoue qu’il ne peut pas aller au-delà des personnes qu’il est en mesure de prendre en charge. Il nous a expliqués que dans le contrat qu’il a signé avec la Délégation générale au pèlerinage, on lui paye 27 rials (4 075 FCfa) par pèlerins et par jour. Or, tous les Sénégalais ici payent 50 rials (7 550 FCfa) par pèlerins et par jour», dénonce un pèlerin anonyme agacé par la situation vécue par ses compatriotes. Mais ils ne se sont pas seulement contentés des dires du restaurateur à qui ils ont exigé la production dudit contrat dont nous détenons copie. Plusieurs plaintes et complaintes de ce genre ont été exprimées hier par nombre des Sénégalais en pèlerinage à La Mecque. Une situation qui n’a pas manqué de susciter la réaction de la tutelle.
Le délégué général au pèlerinage à La Mecque reconnait, lui-même, ces dysfonctionnements. «Toutes les étapes que nous avons fait jusqu’à aujourd’hui ont été satisfaisantes. Cependant, à l’étape de Mouna, nous avons constaté des difficultés. Pour la restauration, il faut comprendre que la délégation générale ne choisit pas un restaurateur. Nous avons mis en place une structure qui a fait la sélection sur appel d’offres des différents fournisseurs qui ont voulu apporter leur contribution à la restauration à Mouna. Malheureusement, trois prestataires n’ont pas été tous à la hauteur», a déclaré hier Abdou Aziz Kébé au micro de nos confrères de la télévision nationale. Allant plus en détails, il explique : «Parmi les trois prestataires, il y a une entreprise qui est totalement défaillante. Nous avons constaté qu’il n’y avait pas assez de nourritures distribués aux pèlerins. Nous avons pris sur nous d’informer l’instance habilitée et l’inviter à prendre ses responsabilités pour régler le problème. Celle-ci a, à son tour, pris sur elle de combler le déficit et de donner les repas aux voyagistes privés regroupés dans le bureau numéro 28», a précisé l’islamologue Abdou Aziz Kébé. Mais enfin qui est responsable dans tout cela ? Le délégué général botte en touche et lave à grande eau ses collaborateurs, avant de rassurer les familles des pèlerins. «Ni la délégation générale au pèlerinage ni les voyagistes privés qui ont contracté des prestataires et des traiteurs ne sont en rien coupables de quoi que ce soit. Ils ont lancé des appels d’offres et fait des dépouillements. Que les Sénégalais sachent que les pèlerins ne sont pas laissés à eux-mêmes. Ils sont bien encadrés et le souci de la Délégation est qu’ils ne manquent de rien. Il y a des défaillances certes, mais on les a corrigées», s’est-il empressé d’ajouter.
Pape NDIAYE