La commémoration de la mort de Bassirou Faye a été émaillée de comportements innommables de la part des étudiantes. Le récital de Coran a donné lieu à un véritable «syncrétisme religieux», comme le disait Ahmadou Kourouma, dans son ouvrage intitulé «Monné, outrages et défis». Dans lequel roman il dénonçait le comportement des rois africains après les indépendances. Des comportements qui ont été, samedi dernier, en accointance avec les pratiques des étudiantes. Celles-ci, à l’opposé des garçons, n’ont pas honoré la cérémonie. C’est comme si elles ne sont pas venues assister à des prières.
Au lieu de se voiler ou de porter des vêtements décents, ces dernières se sont moulées dans des accoutrements à l’occidental que la décence interdit de porter en de pareilles occasions. Des jeans, des bodys et autres tenues qui font penser à une cérémonie différente d’une commémoration de décès. Des prises de photos et de vidéos par ci, des «selfies» (se photographier soi-même) par-là, étaient les pratiques les plus visibles. Des comportements qui ont choqué plus d’un.
Commémoration dans la division
Du côté des dirigeants, c’est un problème de leadership qui se fait remarquer. Chacun se croit plus placé pour parler à la presse. Pendant deux tours d’horloge, les étudiants étaient dans une discorde pour désigner un porte-parole. Les journalistes qui n’en pouvaient plus d’attendre désignent dans la foulée un «parleur», mais c’était sans compter avec le refus catégorique de certains étudiants. Il a fallu qu’un vieux intervienne pour que des interviews soient faites.
Pendant ce temps, les étudiants ressortissants du département de Diourbel qui refusent de se fondre dans la masse étaient constitués d’un groupe, juste à côté. Sur leurs tee-shirts, il était mentionné «servir au lieu de se servir». Une satire qui va directement à l’endroit des étudiants de l’Ucad. Selon certaines voix, ces «Baol-baol» accusent leurs camarades, à tort ou à raison, de vouloir faire de cette commémoration un «fonds de commerce» en vue de servir leurs intérêts crypto personnels.
Salif KA