L’organe de régulation de l’audiovisuel qui sera en conclave lundi et mardi à Dakar, affirme que le marché de la publicité est biaisé. C’est pourquoi il estime qu’il y a urgence de faires des échanges inclusifs pour réglementer cela.
Dans un contexte marqué par un total dérèglement du secteur de la Publicité qui brasse pourtant des dizaines de milliards Cfa annuellement, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) entend lancer une réflexion inclusive avec les acteurs, les institutions concernées, la Société civile, les médias et des instituts universitaires de formation. Ainsi, dans un communiqué, le régulateur de l’audiovisuel affirme qu’il va organiser un atelier de partage et de concertations sur ce sujet les 6 et 7 août prochains à Dakar. «Un tel développement impacte autant l’économie nationale que la société dans ses représentations, notamment à travers les médias, Le constat est fait : les Sénégalais ont une prononcée aux annonces publicitaires. Les Pme du secteur jouent un rôle conséquent sur les créations d’emplois et d’emplois», note-t-on.
Babacar Touré et ses collaborateurs affirment qu’à «l’ère du numérique, les possibilités nées de la convergence ont créé un marché publicitaire sans précédent. Les contenus des messages publicitaires font intervenir une large palette de facteurs sociaux, culturels, humains, économiques». Ils soulignent que de l’annonceur au consommateur, en passant par la régie et le diffuseur, il existe toute une chaîne d’intervenants dont les intérêts et pratiques restent à organiser et réglementer. Parce que, disent-ils, la publicité agit sur la vie quotidienne et dans les échanges de biens et de services, elle occupe une place de choix dans la presse en général et la communication audiovisuelle en particulier. «En conséquence de ce développement non maîtrisé, on note de plus en plus, via les médias, les réseaux sociaux, les panneaux publicitaires ou encore d’autres supports numériques, des messages en contradiction avec nos mœurs, valeurs, us et coutumes. Certaines fois, c’est tout simplement la réglementation qui est violée», indique le document. La même source révèle aussi qu’il «n’est pas rare de voir des messages faisant la promotion de secteurs ou produits interdits de publicité. Dans certains cas, ce qui est véhiculé est en contradiction avec les exigences de vérité, de décence et de respect de la dignité de la personne humaine».
Le Cnra soutient aussi que les études montrent qu’avec le développement fulgurant des supports de diffusion de la publicité au Sénégal, les acteurs (Etat, populations et entreprises) sont désormais confrontés à des problèmes liés à la protection des consommateurs et des groupes vulnérables. En outre, les énormes potentialités restées inexploitées dans ce secteur, commanderaient de mettre à profit, les opportunités qu’offre la publicité en termes de création de valeurs ajoutées, de chiffres d’affaires et d’emplois pour les jeunes.
Mamadou GACKO