Dans ses observations sur les exceptions de nullité de la procédure soulevées par la défense, le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Lassana Diabé Siby, n’est pas allé, hier, au bout de sa logique.
Tantôt il donne raison aux avocats de la défense, tantôt il rejette leur requête. En demandant à la cour d’appliquer certaines exceptions et de rejeter l’annulation de la procédure, le représentant du ministère public finit par verser dans le clair-obscur. «Je ne suis pas d’accord avec les avocats de la défense qui veulent l’annulation de toute la procédure. La question qui se pose, c’est de savoir quelle est l’étendue de la nullité invoquée. Les procès-verbaux d’audition qui ont violé la loi peuvent être écartés et maintenir les autres pièces, à savoir le réquisitoire introductif. Les autres documents connexes joints au dossier deviennent valables», a requis, hier, Lassana Diaby. Selon qui l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao présent dans le dossier ne peut pas faire annuler la procédure comme le souhaite la défense. En ce sens, il demande la validation de la constitution de partie civile de la ville de Dakar sur le fait qu’une seconde lecture a été transmise au préfet. «Me Ousseynou Gaye l’a confirmé. À partir de ce moment, je pense qu’on pourrait accepter la constitution de partie civile de la ville de Dakar», demande-t-il. Dans leurs répliques, les avocats de la défense campent sur leur position. Pour eux, l’annulation est acquise et qu’ils ne devaient pas être devant la Cour d’appel. «La seule solution est de reprendre la procédure à zéro. Nous vous demandons d’accueillir toutes les exceptions soulevées par la défense. Ce dossier a été instruit dans la précipitation», clame Me François Sarr. Pour Me Bamba Cissé, avocat de la défense, le parquet a été pertinent sur certains points. Le juge va donner son délibéré, aujourd’hui, sur ces exceptions soulevées de part et d’autre.
Salif KA