Désormais, quiconque bénéficie des bourses de spécialisation de l’Etat dans le secteur de la santé devra servir obligatoirement dans la fonction publique pendant 5 ans. C’est la nouvelle mesure prise par les autorités pour faire face aux démissions des spécialistes dans les établissements publics sanitaires.
Les médecins bénéficiaires des bourses de l’Etat dans leur cadre de leur formation dans le secteur de la santé sont avertis. Les autorités ne veulent plus cautionner de démission avant 5 ans d’activité dans le secteur public. Pour stopper l’hémorragie, le gouvernement a trouvé une nouvelle formule pour ferrer les spécialistes. Il s’agit d’une convention qui oblige les boursiers de l’Etat à travailler dans la fonction publique pendant 5 années avant de songer à aller voir ailleurs. «Pour combler le gap du nombre de pédiatres, il faut que nous tous puissions jouer franc jeu. Parce qu’il faut le constater pour s’en désoler que le plus souvent, les médecins qui sollicitent la bourse de l’Etat, à la fin de leur formation, démissionnent de la fonction publique. D’ailleurs, nous avons signé une convention avec ces médecins spécialistes boursiers pour que, une fois leur formation terminée, ils servent dans la fonction publique pendant 5 ans au moins», détaille Dr Aloyse Waly Diouf, Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’action sociale. Il intervenait, hier, lors du congrès de la Société sénégalaise de pédiatrie (Soseped). Pour Dr Diouf, il est incompréhensible qu’on bénéficie d’une bourse de l’Etat dans le but de servir dans la fonction publique et que, au finish, on jette l’éponge pour aller travailler dans le privé. Pour lui, ce ne sont pas les médecins étrangers qui viendront soigner les Sénégalais. «Il appartient à nos médecins d’avoir un esprit patriotique. Et c’est avant tout une question de civisme», souligne-t-il.
Doyen de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Ucad, Pr Amadou Diouf a, de son côté, dénoncé l’absentéisme des spécialistes pendant les vacances. «Pendant les vacances, il y a un mois où tous les pédiatres sont absents du Sénégal. Et c’est la période où il y a le plus de problèmes dans les structures sanitaires. C’est un plaidoyer que je lance pour que ce problème soit résolu définitivement», peste Pr Diouf. Poursuivant, il estime que les maladies respiratoires demeurent un grand problème chez les enfants. Ces pathologies sont souvent d’origine infectieuse. C’est le cas, dit-il, de la pneumonie qui représente la deuxième cause de décès, après l’infection néonatale, 27 % et 47 % des décès respectivement. «Au Sénégal, nous avons des milliers d’enfants qui meurent de maladies respiratoires. Il s’agit de pathologies qui représentent l’une des premières causes de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Elles restent dominées par les causes infectieuses, surtout la pneumonie qui demeure l’une des infections invasives les plus meurtrières», ajoute Pr Ousmane Ndiaye, président de la Soseped.
Samba BARRY