Est-il normal que l’or extrait au Sénégal ne soit pas accessible aux bijoutiers sénégalais ?
En tout cas, interpellé sur la destination du métal précieux produit au Sénégal, Ousmane Cissé, le Directeur des Mines, lors de la présentation, hier, du 7ème rapport de Responsabilité sociétale des entreprises (Rse) de Sabadola gold operation (Sgo), rappelle que l’exploitation était d’abord traditionnelle, seulement depuis 2013, il y a eu un accord de principe entre l’Etat, la Sgo et les bijoutiers. La difficulté est que les bijoutiers veulent une exonération de la Tva. Mais, rassure M. Cissé, des discutions sont en cours avec les bijoutiers, réunis en associations et réseaux.
Dans les explications sur l’accès de l’or aux commerçants, Abdoul Aziz Sy, Dg de la Sgo, rappelle qu’il y a un quota de 100 kilogramme d’or par an. Cela, pour leur permettre d’accéder à la matière première et les soutenir en tant qu’artisans afin qu’ils aient des bénéfices. Mais la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva), qu’ils jugent lourde, combinée au prix d’achat auprès des compagnies, font que les bijoutiers n’osent pas toucher l’or.
Selon M. Sy, c’est 6 tonnes d’or (soit 233 267 onces, unité de mesure de l’or) qui ont été extraites en 2017. Ce qui a rapporté près 170 milliards de francs Cfa en 2017. Et selon lui, 120 milliards de francs Cfa sont dépensés au Sénégal. Les 32 milliards sont allés dans les caisses de l’Etat et 600 millions de francs Cfa sont aux projets communautaires. Mais c’est un chiffre en baisse par rapport à 2016, révèle M. Sy.
Sgo lance son rapport dans un contexte de hausse de la taxe sur les droits d’exportation. Mais M. Sy assure que sur les 4% de droit d’exportation sur l’or non monétaire, «la Sgo n’est pas concernée». D’après M. Sy, le régime fiscal ne change pas dans le cadre de l’Uemoa. «Ça ne nous est pas appliqué à cause de la stabilité du régime fiscal imposé avant», précise-t-il.
Emile DASYLVA