Le directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal engage le président SALL dans une mission périlleuse. Dans un communiqué, Seydi GASSAMA fait le procès de la grande Chine et demande à Macky SALL qui reçoit son président en visite officielle les 21 et 22 juillet.
Arrestations arbitraires, procès iniques, torture, négation de la liberté d’expression, censure systématique d’internet, entraves à la liberté religieuse, discrimination envers les minorités ethniques, et absence totale d’indépendance de la justice, de liberté de la presse ou syndicale continuent de caractériser la situation des droits de l’homme en Chine.
En février dernier, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme Zeid Ra’ad Al Hussein dénonçait la campagne de répression menée par les autorités contre les avocats des droits humains, qui a vu plus de 250 d’entre eux arrêtés au cours des trois dernières années. Le Haut-Commissaire a aussi appelé le gouvernement chinois « à [les] libérer immédiatement et sans conditions »
Dernier exemple reflétant la ligne dure adoptée par les autorités chinoises envers toute critique, l’activiste Qin Yongming se voyait infliger une peine de 13 ans d’emprisonnement pour ses écrits promouvant la démocratie.
L’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping a également vu une campagne de répression sans précédent de la minorité musulmane Ouighoure. Au nom du « combat contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme », les autorités chinoises de la Région Autonome Ouighoure du Xinjiang (Nord-Ouest de la Chine) ont imposé des restrictions de plus en plus drastiques sur le culte musulman, telles que l’interdiction de toute personne de moins de 18 ans de recevoir une éducation religieuse, d’entrer dans une mosquée, ou de participer à des activités religieuses
Les enseignants et membres de l’administration ou des entreprises publiques ne sont pas autorisés à jeûner pendant le Ramadan ; et certaines localités vont jusqu’à règlementer le port de la barbe ou du voile. La presse officielle rapporte que dans le cadre de cette campagne des milliers de Ouighours à travers la région ont été placés dans des camps de rééducation, hors de toute procédure légale.
A la suite de la campagne de meurtres, d’incendies et de viols menée par l’armée du Myanmar, documentée par Amnesty International dans une série de rapports, Pékin continue de bloquer toute tentative du Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution condamnant les attaques, et de faire obstruction au travail du Conseil des Droits de l’Homme, tout en invoquant le prétexte habituel du refus de toute « ingérence » dans les affaires nationales d’un pays tiers.
lit-on dans le communiqué d’Amnesty.
Autant de griefs qui poussent le directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal a rappelé à Macky SALL qu’il « s’était déclaré ‘gravement préoccupé par les exactions contre la population musulmane Rohingya’ et avait souligné que le ‘Sénégal appelle instamment la communauté internationale à agir pour mettre fin à cette véritable tragédie humaine ». Selon Seydi GASSAMA, « il est maintenant temps de porter ce message directement au président chinois, dont le pays continue à empêcher la résolution de la crise. »
A en croire le défenseur des droits de l’homme, « le non-respect par la Chine de ses obligations internationales en matière de droits humains doit être à l’ordre du jour de la rencontre entre les deux présidents ».
Reste maintenant à savoir si Macky SALL va risquer de mettre en colère un hôte aussi puissant que le président chinois Xi Jinping. D’autant que lui-même est loin d’être un exemple en matière de respect des droits humains.
WALFNet