C’est en andragogue que Robert SAGNA s’est adressé ce samedi aux populations du village de Balonguine, dans le département de Bignona.
Et c’était pour leur rappeler une réalité sociologique dissimulée sous la peur des représailles dans une région guerre : « la Casamance n’est pas une propriété exclusive des « Ajamaat » (les Diolas).
(Correspondance) Le but de l’exercice n’était pas de heurter la sensibilité des uns ou des autres, mais de rétablir la vérité. En réalité dire plus haut ce que beaucoup de gens pensent tout bas, c’est ce que Robert SAGNA a fait ce samedi devant une assistance composée de populations civiles et de combattants en activité. Le ton était ferme et le discours inhabituel surtout dans cette zone des palmiers qui abrite Diakaye, l’état-major du front nord du maquis du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) : «La Casamance n’est pas une propriété exclusive des Ajamat». Au contraire, pour Robert SAGNA, la Casamance, c’est de Vélingara à Diogué avec plusieurs autres sociocultures comme les Mandingues, les Peulhs, les Balantes etc. L’ancien maire de Ziguinchor rappelle donc aux siens qu’une seule ethnie ne peut pas s’arroger le droit de parler ou de revendiquer quelque chose au nom de tout le monde. Le président du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) fait remarquer pour s’en désoler le caractère éthniciste de la rébellion. «Je me suis rendu dans le maquis mais, je n’y ai trouvé que des ‘ Ajamat’», regrette-t-il. «Certes les Diolas sont plus nombreux en Casamance, mais, nous sommes largement minoritaires si on met les autres ensemble». Une réalité sur laquelle Robert SAGNA invite les siens à réfléchir. Pour lui donc, le dialogue s’impose. Surtout que même si Macky Sall décidait de donner l’indépendance au MFDC, on se demande qui va diriger.
L’ancien ministre d’Etat sous Abdou Diouf brandit entre autres la division et le manque de solidarité au sein du mouvement sécessionniste pour donner une idée de la réponse à cette interrogation qui sonne comme un désaveu. Pour lui, même la guerre de cent ans qui opposa la France à l’Angleterre a trouvé une solution. De l’avis du président du GRPC, l’heure est au développement de la Casamance, pas à la guerre. «Le Président Macky Sall a fait de la Casamance sa priorité. Mais, au lieu de saisir cette opportunité, les gens préfèrent faire autre chose», fait-il remarquer pour s’en offusquer.
Mamadou Papo MANE