Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel a relevé des manquements relatifs à l’éthique et à la déontologie pouvant porter atteinte à la cohésion sociale. Dans son second avis, le Cnra cite deux émissions de Touba Tv et Tfm au cours desquelles le caractère laïc de notre société a été sapé.
Dans son second avis trimestriel, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a relevé des manquements relatifs à l’éthique, la déontologie à la publicité, à la protection de l’adolescence et de l’enfance. Dans son document, il informe que dans la répartition des manquements, ceux relatifs à l’éthique et à la déontologie représentent 40,54%. Concernant ces manquements, le Cnra cite dans son document les chaînes de télévision Touba Tv et Tfm.
Selon le Cnra, dans l’émission «Spécial Korité, ndéwenelou mouride», diffusée sur Touba Tv, «l’intervenant s’est prêté à des comparaisons entre différentes sensibilités religieuses à l’avantage de la confrérie à laquelle il appartient». D’après l’organe de régulation, «réagissant à cette intervention d’une extrême gravité qui ne doit en aucun cas avoir pour cadre la télévision, l’animateur et une bonne partie de ceux qui étaient sur le plateau n’ont rien trouvé de mieux que de jubiler». S’agissant de la Tfm, il leur est reproché «pendant l’émission ‘’Waaref ramadan’’» d’avoir montré «l’animatrice, avec l’appui des personnes présentes sur le plateau, qui a converti en direct une jeune dame à l’islam».
Pour le Cnra, «de telles pratiques, notées sur Touba Tv et Tfm, qui ne doivent en aucun cas avoir pour cadre la télévision, sont de nature à porter atteinte à l’ordre public, à la cohésion sociale, à l’unité nationale et au caractère laïc de notre société». Poursuivant ses explications, l’organe de régulation renseigne que ces manquements constatés dans ces deux émissions violent «l’article premier de la Constitution du Sénégal du 22 janvier 2001 qui proclame que la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale».
Et aussi «l’obligation de ne pas inciter à des pratiques ou comportements délinquants ou inciviques et de respecter les différentes sensibilités religieuses des téléspectateurs, proclamée à l’article 20 du cahier des charges applicable au titulaire d’une autorisation de diffusion de programmes de télévision privée de droit sénégalais».
Face à ces manquements, le Cnra rappelle aux médias qu’ils «doivent scrupuleusement éviter de diffuser des dérapages verbaux, surtout lors des débats et/ou émissions à caractère religieux, politique et culturel». «Dans un pays laïc, les programmes doivent être épurés de tout propos portant atteinte à la sensibilité religieuse, à la cohésion sociale, à la vie privée et à l’honneur des citoyens», a-t-on fait savoir. Dans le document, il a aussi relevé «la prolifération de programmes pouvant heurter la sensibilité d’une frange de la population, particulièrement le jeune public».
Selon les membres de cette structure, «dans la course à l’audimat, des formes de violences urbaines sont systématiquement mises en évidence, au mépris des stipulations des articles 25 et 26 du cahier des charges, relatifs aux catégories d’émissions et à la signalétique».