La présidentielle de 2019 risque d’être une élection historique au Sénégal.
Pour la première fois, des partis traditionnels comme Le Ps, le Pit, la Ld, le Rnd, Aj/Pads se mettront sur la touche laissant la place aux partis de la dernière génération comme l’Apr, le Rewmi, l’Act, le Grand parti ou le Pastef pour ne citer que ceux là. Et ce serait la totale si le Pds n’y participe pas.
Khalifa Sall et ses amis n’avaient pas tort de clamer haut et fort que c’était inimaginable qu’une élection présidentielle soit organisée au Sénégal sans la participation du Parti socialiste. Pourtant c’est ce qui risque d’arriver en 2019. Mais ce n’est pas que seul le parti de Senghor qui sera sur la touche. Presque tous les partis traditionnels, nés aux lendemains des indépendances seront absents à ce grands rendez vous. De vieux partis comme la Ld, le Rnd, le Pit, le Msu, Aj/Pads n’auront pas de candidat. Pour la première fois une élection présidentielle mettra aux prises des partis de la dernière génération comme l’Apr de Macky Sall, le Rewmi de Idrissa Seck, le Pastef de Ousmane Sonko, l’Act de Abdoul Mbaye ou le Grand Parti de Malick Gackou. Une situation née du fait que tous ces «vieux» partis ont volontairement décidé de mettre leurs ambitions présidentielles entre parenthèse au profit du candidat Macky Sall.
Mais si l’absence de certains partis comme le Pit, le Msu, la Ld ou autre Rnd à la présidentielle de 2019 est tolérable, ce ne sera pas le cas pour le Parti socialiste qui a participé à toutes les élections présidentielles organisées au Sénégal depuis 1963. En 2019, le Parti socialiste préfère un second mandat pour Macky Sall plutôt que son retour au pouvoir qu’il a quitté depuis 2000. «Pour veiller sur la stabilité du Sénégal, il faut que les Sénégalais comprennent qu’il peuvent compter sur Macky Sall, un homme du sérail. Le Ps doit veiller sur la stabilité de Benno bokk yaakaar, et par ricochet, sur celle du pays, en travaillant à ce que le Président Macky Sall puisse disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale et avoir un second mandat. Sinon le Sénégal ira à l’aventure au moment où les investisseurs se bousculent pour venir travailler», disait Ousmane Tanor Dieng en 2017 lors d’un meeting tenu dans la commune de Taïba Ndiaye à Tivaouane.
Même son de cloche chez son ex-camarade Moustapha Niasse qui a mis les ambitions de son parti en veilleuse. «J’ai été élevé pour ne jamais devancer Dieu sur ces décisions. Ensuite, je n’ai pas l’habitude de lever la main pour demander quelque chose dans ma vie politique, je ne l’ai jamais fait. Je ne demande rien du tout, j’ai 77 ans et 4 mois, je ne cherche rien, je ne demande rien, je ne cours derrière rien. Par contre, tant que je vivrai et que le Président Macky Sall sera là, je le soutiendrai, l’aiderai, l’accompagnerai sincèrement et loyalement sans rien demander en échange», martelait le leader de l’Afp à l’occasion du symposium national pour marquer les 18 années d’existence de son parti. En 2019, ajoutait Moustapha Niasse, «le candidat de l’Afp, c’est le Président Macky Sall. Un point, un trait et sans commentaire. Pour l’élection qui suivra, quelles que soient les personnes qui seront là après la réélection du Président Sall, si cela se passe ainsi, comme nous le souhaitons, l’Afp aura un candidat en 2024». Pince sans rire.
Mais ce serait la totale si le Pds dont le candidat déclaré est disqualifié ne prend pas part à la présidentielle de 2019.