Les acteurs culturels ne veulent plus de l’immixtion du ministre de la Culture dans la gestion des fonds alloués aux cultures urbaines.
Le coordonnateur des Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu), Oumar Sall, a profité, hier, de la cérémonie de présentation des résultats des projets culturels de 2017 pour inviter Abdou Latif Coulibaly à se tenir à l’écart de leur gestion.
La manière dont les 300 millions du Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu) ont été gérés fait grincer des dents chez les acteurs culturels. Hier, lors de la cérémonie de présentation des résultats des projets culturels financés en 2017, le Coordonnateur du Fdcu, Oumar Sall, a fustigé l’attitude du ministre de la Culture qu’il invite à s’éloigner de la gestion de cette manne. «L’année dernière, nous avions des difficultés au niveau des appuis ponctuels. Il faut signaler que l’administration de ces appuis n’était pas bien définie. Nous estimons qu’il faut revoir la façon dont ces appuis sont octroyés. Nous voulons que le ministre enlève sa main là-dessus. Parce que l’année dernière, des gens passaient et prenaient rendez-vous avec le ministre de la Culture pour encaisser de l’argent en violant toutes les procédures d’acquisition. Nous voulons une autonomie totale dans la gestion de ces fonds», martèle M. Sall. Pour ce dernier, il y a eu, certes, de très bons projets bien exécutés mais tout n’a pas été rose. Parce qu’ils ont fait face à d’énormes difficultés. Le plus flagrant, explique-t-il, c’est concernant ce qu’ils ont reçu. Selon lui, certains artistes savent bien écrire un projet. En revanche, ils ne peuvent pas faire le reporting.
L’autre problème qu’ils ont eu, à l’en croire, en 2017, a trait aux conventions de financement. Il affirme qu’ils ont financé des artistes sans vérifier où est ce que ces derniers mettaient les subventions. «L’autre difficulté, c’est le plan de financement. Certains acteurs culturels, dans l’élaboration de leur projet, ont cité un certain nombre de partenaires qu’ils n’ont pas et au moment de l’évaluation finale on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de partenaires», souligne Oumar Sall. Avant d’ajouter : «Il y a eu aussi la ponction du Trésor qui nous a pris 20 millions Cfa. C’est de l’argent perdu pour nous. C’était très difficile parce que nous avions déjà pris beaucoup d’engagements et signé des conventions et on s’est retrouvé à la fin avec un manquant.»
Samba BARRY