Dans une déclaration assez détaillée sur le conflit israélo-arabe, le Collectif de solidarité Sénégal-Palestine descend en flammes le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon.
La toute dernière sortie médiatique du porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères fâche le Collectif de solidarité Sénégal-Palestine. Dans une déclaration rendue publique hier, cette organisation, qui regroupe d’éminentes personnalités politiques sénégalaises dont l’ex-secrétaire général du Rassemblement national démocratique (Rnd), Dr Dialo Diop, et le porte-parole de Yoonu askan wi, Madièye Mbodj, entre autres, apportent la réplique à Emmanuel Nahshon.
Ce dernier, dans un entretien paru dans les colonnes de ‘’EnQuête’’, accuse, selon les responsables du collectif, les combattants palestiniens de ‘’terrorisme’’ et de ‘’provocation délibérée’’. Or, relèvent-ils, ‘’les populations civiles de Gaza, qui ont déclenché depuis le 30 mars dernier ‘La grande marche du retour’ afin de retrouver leur terre et leurs foyers spoliés et occupés par Israël depuis 70 ans, font face les mains nues’’. ‘’Avec pour seules armes des lance-pierres et des cerfs-volants, elles sont systématiquement massacrées par les snippers et les drones de l’armée sioniste, occasionnant ainsi des centaines de morts et des milliers de blessés parmi ‘’ces terroristes et provocateurs’’, fustigent-ils. ‘’Pendant que les populations palestiniennes sont quotidiennement tuées ou réduites au statut de réfugiés, représentant le 10e des 70 millions recensés dans le monde par le Hcr’’, ils se disent outrés qu’Emmanuel Nahshon dise que ‘’Israël est malheureusement une victime du terrorisme depuis près de 70 ans (sic)’’.
Selon le Dr Dialo Diop et ses camarades, la réalité des faits est occultée quand le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères déclare : ‘’Le but des négociations entre les deux peuples, c’est la création d’un Etat palestinien indépendant aux côtés de l’Etat d’Israël… Israël a toujours souhaité et démontré sa volonté à faire la paix à maintes reprises. Malheureusement, les Palestiniens, jusqu’à maintenant, refusent d’accepter la légitimité de l’existence de l’Etat d’Israël.’’ Pareilles affirmations ne résistent pas, selon eux, à la réalité des faits.
Car, ‘’quand, depuis Alger, le 15 novembre 1988, le Conseil national palestinien décide la proclamation de l’État de Palestine indépendant et élit Yasser Arafat président du nouvel État, l’Olp reconnaît dans le même temps la résolution 181 de l’Onu de 1947 qui partage la Palestine en deux États, l’un juif, l’autre arabe, ce qui constitue une reconnaissance, de facto, de l’existence de l’État israélien’’. Sur la même lancée, ils relèvent que le 13 décembre 1988, devant l’Assemblée générale des Nations Unies réunie à Genève, le président Arafat plaide pour une résolution pacifique du conflit israélo-arabe sur la base des résolutions 181, 242 et 338 des Nations Unies, rappelle le rejet, par le Conseil national palestinien et par l’Olp, de toute forme de terrorisme et proclame, lors d’une conférence de presse le lendemain, la reconnaissance, par l’Olp, de la résolution 242 et le droit à l’existence d’Israël.
Dans le même sillage, ‘’le 21 avril 1996, le Conseil national palestinien modifie les articles de la Charte nationale palestinienne d’avril 1964, corsée en juillet 1968 après la Guerre des six jours de 1967 et refusant jusque-là l’existence de l’État d’Israël’’. Aussi, ressassent-ils qu’‘’après les accords d’Oslo du 13 septembre 1993 et le Prix Nobel de la Paix 1994 décerné à Yasser Arafat conjointement avec Shimon Peres et Yitzhak Rabin, ce sont les tenants de l’extrême droite israélienne qui ont assassiné Rabin le 4 novembre 1995 à Tel Aviv’’.
Violation de la résolution 476 du Conseil de sécurité du 30 juin 1980
Sur un autre registre, le Dr Dialo Diop et ses camarades estiment que la décision de transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, prise par le président Donald Trump, non seulement est en rupture avec la pratique diplomatique de ses prédécesseurs, mais en plus viole allégrement les résolutions des Nations Unies, notamment la résolution 476 du Conseil de sécurité du 30 juin 1980 déclarant nulle et non avenue la décision d’Israël de modifier le statut de la ville sainte, décision considérée comme ‘’une violation du droit international ‘’. Ce, ‘’au lendemain de la proclamation unilatérale par l’Etat sioniste de Jérusalem réunifiée comme capitale éternelle et indivisible du peuple juif et de l’Etat d’Israël’’.
Tout en dénonçant un projet de colonisation de toute la Palestine par Benyamin Netanyahou, avec le soutien sans fard de Donald Trump, Dialo Diop et ses camarades estiment que l’Afrique ne peut pas, un seul instant, envisager d’accorder un statut d’observateur au sein de l’Union africaine à l’Etat sioniste d’occupation coloniale et d’apartheid qu’est Israël. ‘’Ce que l’expertise d’Israël peut apporter, par exemple, dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de la lutte contre la désertification, de la lutte contre le terrorisme’’, pour citer Monsieur le porte-parole, ne pourra jamais justifier, à nos yeux, une quelconque complaisance ou complicité vis-à-vis du régime israélien d’occupation et de terreur’’, fulminent-ils. Non sans soutenir que c’est au peuple palestinien martyr que le Sénégal et l’Afrique toute entière doivent apporter leur soutien politique déterminé.
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