L’innovation vient avec ses risques sur la sécurité. Les anciens de l’école spéciale militaire de Saint Cyr ont attiré l’attention des autorités sur certaines failles.
Ils ont sonné l’alerte, vendredi, lors d’un dîner débat sur : «La Sécurité intérieure à l’ère des nouvelles infrastructures».
Les nouvelles infrastructures posent de nouveaux problèmes de sécurité. Experts en infrastructures, Généraux de l’Armée et spécialistes de la sécurité ont posé le problème, vendredi, lors d’un dîner débat, organisé l’Amicale des anciens de l’Ecole militaire de Saint-Cyr (France) sous le thème : «La Sécurité intérieure à l’ère des nouvelles infrastructures».
Cette insécurité, générée par les infrastructures, concerne surtout les routes sans éclairages. Et le cas de l’autoroute à péage où on note certains problèmes a été débattu. Bara Diop, conseiller technique au ministère des Infrastructures, confirme qu’«on note des menaces actuelles». Selon lui, des agresseurs qui profitent de l‘obscurité, des malfaiteurs pas identifiés malgré les caméras de surveillance pour commettre leurs forfaits. De l’avis de M. Diop, «la gratuité de l’usage de l’autoroute, la cherté des tarifs du péage» sont aussi considérés comme des menaces. Ce qui lui fait dire : «il faut plus travailler sur l’autoroute pour le confort et la sécurité». Néanmoins, il soutient des mesures de sécurité, par caméra et patrouilles doivent être complétées par des dispositifs supplémentaires.
La question des infrastructures sécurisées pour l’exploitation du gaz et du pétrole a aussi été abordée. Selon Bara Diop, si une catastrophe se produit dans ces zones, c’est la sécurité alimentaire des populations qui consomment beaucoup de poissons qui sera menacée.
Le cas des sols gonflants de Diamniadio est évoqué à plusieurs reprises lors de ce débat de haute facture où on a noté la participation d’anciens hauts gradés de l’Armée sénégalais comme le Général Mansour Seck. Bara Diop a assuré que les experts en géologie et en géophysique se sont penchés sur la question. Mais les inquiétudes ne s’arrêtent pas là. Diamniadio est une zone d’anciens barrages mesurant entre 2 et 5 mètres. Les études environnementales n’avaient pas prévu les habitats, fait remarquer un participant. Les experts assurent à nouveau que des ouvrages ont été conçus pour évacuer les eaux en tenant compte du changement climatique.
Ces infrastructures impactent sur la sécurité intérieure. Le Général Abdoulaye Fall, qui a exposé sur la sécurité intérieure face aux nouvelles infrastructures, a tenu à rappeler que c’est dans les années 70-80 que la notion de sécurité intérieure a été introduite. Pour lui, il y a des zones sensibles et que la sécurité intérieure est à adapter aux spécificités des territoires. Le General Fall a, en outre, plaidé pour une meilleure collaboration entre les forces de sécurité.
Les Généraux sont pour une meilleure prise en compte de la sécurité. «A l’ère du terrorisme, l’insécurité, devenue sentiment et non un vécu, interpelle les Etats, les dirigeants car la sécurité est une demande sociale de premier plan», dit le General Abdoulaye Fall. Qui poursuit que, pour une bonne cohésion sociale face aux risques et menaces consécutives aux nouvelles infrastructures, il faut «une nouvelle approche de la politique de sécurité intérieure innovante, globale, inclusive, adaptée aux territoires et au nouveau champ criminel».
Cela n’a pas empêché aux anciens de Saint Cyr de tirer sur la nouvelle génération de forces de sécurité. Selon un gradé qui a animé la salle, les policiers ne sont plus dans les rues et quartiers. A l’en croire, les hommes en tenue se terrent dans les bureaux à «écrire». Pour lui, ils devraient davantage s’approcher des populations pour veiller sur leur sécurité et les rassurer.
Emile DASYLVA