La forêt classée de Yène, un patrimoine de la nouvelle commune, après son implantation est en passe d’être reversée à Diamniadio.
Le déclassement est envisagé et Diamniadio n’attend que cela pour en bénéficier. Mais c’était sans compter sur les villages qui vivent aux alentours de la forêt classée. En effet, les habitants de ces localités veulent être les premiers bénéficiaires et exigent que l’espace revienne à la commune de Yéne.
Ce sont des habitants très en colère qui ont manifesté dans la clairière de la forêt classée de Sébikotane. Ils étaient venus nombreux pour défendre leur patrimoine. Pour les représentants des différents villages logés dans la commune de Yène, ceux qui s’activent pour déclasser la forêt de Sébikhotane ne sont que des spéculateurs fonciers, qui sont là pour se faire de l’argent. «Nous sommes des villages de Gandoul, Dougar et Ndoukhoura propriétaires depuis des siècles de ces terres qui se trouvent dans la forêt classée de Sébikhotane. Aujourd’hui notre rencontre est pour dénoncer une situation qui se trame contre notre localité», lance Youga Sow, conseiller municipal de Diamniadio et membre du village de Ndoukhoura Peul.
Pour lui et ses camarades, leur sommeil s’est arrêté depuis qu’ils ont entendu que la forêt classée qui appartient pourtant à la commune de Yène sera remise aux autorités de Diamniadio. «C’est le gouverneur de Dakar lui-même accompagné des responsables de certains services déconcentrés de l’Etat dont les eaux et forêts, qui se sont présentés sur les lieux pour nous signifier le déclassement de la forêt au profit de la commune de Diamniadio. L’information que nous avons reçu est le déclassement de 300 hectares de cette forêt afin d’en faire un titre de l’Etat et qui sera affecté ensuite à la mairie de Diamniadio et cela au détriment de Yène qui pourtant a subi plusieurs préjudices suites aux nombreux projets implantés sur son territoire», déclare Babacar Faye, notable à Dougar et porte-parole du collectif.
Une situation qui inquiète beaucoup les membres du collectif, d’autant plus que les terres en question ne sont pas préservées qu’avec leur concours des années durant. «S’il ya quelqu’un qui devrait bien en bénéficier, ce sont d’abord les populations des villages environnants et appartenant à la commune de Yène. Ces terres une fois déclassées doivent nous revenir afin que les jeunes puissent profiter d’une extension des villages», déclare M. Faye. Sur les 300 hectares, une bonne partie est emblavée et les projets sont en gestation, d’après ces populations. «Les autorités municipales sont de connivence avec une grande ponte de la République et proche du Président, nous tairons le nom pour le moment, qui leur a promis de faire déclasser la forêt très vite, mais en retour, il bénéficierait de 30% des terres, évalués environ à 90 hectares, ce qui semble absurde à nos yeux», soutiennent les membres du collectif qui dénoncent cette pratique malsaine.
Dans l’entourage du maire de Diamniadio, il est dit que les 300 hectares de cette forêts classée est une promesse du chef de l’Etat qui compte régler ainsi une injustice suite aux préjudices subies par certaines propriétaires terriens chassés du pôle urbain. «Mais nous croyons que ce ne sont que des attrapes, car le président Macky accorde une importance au respect de la loi et à une gestion sobre et vertueuse», indique B. Faye. Les membres du collectif demandent l’intervention du Président Macky Sall afin que la forêt classée soit remise de droit à la commune de Yène. «Nous ne laisserons personne s’emparer de nos terres. Et si les autorités s’entêtent, nous ferons face. Quand au maire de Diamniadio, nous lui demandons d’aller déverser ailleurs sa boulimie foncière», dit Babaccar Faye. Un plan d’actions est révélé au public. «Des actions concrètes et solides sont prévues d’ici peu si rien n’est fait pour que Yéne garde ses terres», crie un jeune en colère.
Najib SAGNA