Aucun cimentier ne confirme une baisse du prix du ciment dont la tonne a enregistré une hausse de plus de 5 mille francs Cfa dans les commerces.
Aussitôt constaté, le ministère du Commerce s’est fendu d’un arrêté pour casser la hausse. Mais, sur le terrain, cela n’a rien changé.
La réduction du prix du ciment n’est pas appliquée dans tous les dépôts et quincailleries, du moins pour ceux visités à Dakar. Les vendeurs continuent de faire la sourde oreille en dépit de la décision de l’Etat de surseoir à cette mesure unilatérale des cimentiers du pays,
En effet, malgré la situation de suroffre que connait le pays avec ses unités, Les ciments du Sahel, Sococim et de Dangote, les prix continuent d’être cher. L’effet de concurrence espéré par les consommateurs n’a été qu’éphémère. Ce, à cause surtout des taxes que l’Etat ajoutent. Ainsi, avec la remontée du prix du baril de pétrole, et des autres intrants, les cimentiers ont imposé une hausse de 5000 francs sur le prix de la tonne. Ce que l’Etat a déconseillé. Mais sur le terrain, rien n’est fait. Les vendeurs continuent d’imposer les nouveaux tarifs.
Avec cette hausse, le tonne qui coûtait 55 mille ou 58 mille francs Cfa selon la marque, passe à 65 mille francs Cfa. Ce qui n’a pas manqué d’impacter la vente en détails. Pour ce vendeur qui a sa droguerie à la Gueule Tapée, il y a bien une augmentation de 100 francs Cfa sur l’achat au détail du ciment noir ou blanc qu’il continue d’appliquer.
Plus loin à la Medina, rue 45, c’est entre 200 et 250 francs Cfa qui sont ajoutés sur le coût du sac de ciment, selon ce grossiste. Il avoue que les prix n’ont pas chuté. «Nous attendons le signal de l’usine», dit-il. En soulignant, par ailleurs, que rien ne justifie cette augmentation d’autant que les entreprises sont localisées au Sénégal, presque dans la même zone.
Il y a des risques à ce que la baisse forcée ne soit pas de sitôt respectée. Pour ce grossiste à la Médina, les cimentiers doivent d’abord compenser le prix d’achat du ciment acheté pendant qu’il était en hausse. A l’en croire, baisser le prix conduirait à leur perte. Ce qui fera dire à cet autre vendeur, à Fass, que les prix seront maintenus jusqu’ à ce que le stock soit épuisé.
Les entreprises concurrentes qui ont augmenté en même temps les prix, présentent différents produits. Du 32,5 au 52,5, en passant par 42,5, (termes utilisés pour montrer la composition chimique, Ndlr), la hausse est plus importante en fonction de la qualité. L’un des grossistes a tenu à rappeler que c’est Sococim qui a toujours conditionné les coûts. Les ciments du Sahel s’étaient toujours rangés. Mais l’arrivée de la cimenterie de Dangote, dernière venue, a impacté le marché, avec des prix cassés.
Cette hausse a des conséquences. D’après notre interlocuteur, des chantiers ont été arrêtés à cause des surcoûts. A Fass Bâtiment, le chef de chantier, M. Sène confie que ce sont les petits chantiers qui seront beaucoup plus impactés par cette augmentation du coût du ciment car, dit-il, les grands chantiers ont des pourcentages qui leur sont attribués.
Après l’augmentation du prix du ciment, l’Etat avait rappelé les cimentiers à l’ordre tout en se gardant de revenir sur sa nouvelle taxe. Mais les cimentiers font encore le mort. Emile DASYLVA