Le transport urbain risque d’être paralysé dans la capitale sénégalaise dans les prochains jours.
La menace émane des employés de l’Association de financement des transports urbains (Aftu) affiliés au Syndicat autonome des travailleurs du transport du Sénégal (Satts), membre de l’Udts/Forces ouvrières, centrale syndicale basée à Pikine. «D’ici la fin du mois de juin, nous pouvons à tout moment aller en grève car nous avons vu que les transporteurs font du dilatoire et refusent de se conformer à la législation sociale du travail», a déclaré Amadou Samb, secrétaire général du Satts. Son camarade, Seyni Mbaye Ndiaye, renchérit : «Nous avons épuisé toutes les voies de recours avec ces transporteurs pour avoir saisi la Captrans et l’Aftu et les autorités compétentes sur notre plateforme revendicative et avec le dépôt de préavis de grève qui arrive à expiration le 30 juin. Mais le patronat fait la sourde oreille sur les préoccupations des travailleurs. Donc, tout le monde est averti qu’on peut aller en grève à tout instant après le 30 juin».
Revenant sur les difficultés rencontrées par les travailleurs dans l’exercice de leur métier, Amadou Samb dénonce : «Les travailleurs de l’Aftu vivent dans la précarité. Certains n’ont ni contrat de travail, ni bulletins de salaires, ni enregistrement à l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale». Pire, ajoute encore Seyni Mbaye Ndiaye, «ces employés de l’Aftu sont victimes souvent de licenciements abusifs sans payement de leurs droits et n’ont aucune protection sociale. Quand les femmes tombent enceintes, elles sont renvoyées. Ce qui constitue une violation des normes de l’Oit». Remontés contre le patronat, ces syndicalistes ont aussi fustigé le silence coupable du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud). «Le Cetud garant du projet se comporte en spectateur face aux dérives du patronat depuis décembre 2005.Ce qui est injuste. C’est pourquoi, nous comptons lutter jusqu’au bout», indiquent les syndicalistes.
Théodore SEMEDO