La justice française a jugé mardi qu’un reportage sur l’industriel Vincent Bolloré, notamment épinglé à propos d’un appel d’offres au Cameroun, n’était pas diffamatoire, relaxant en conséquence la chaîne de télévision France 2 et l’auteur du reportage.
Le tribunal de Nanterre, dans la banlieue parisienne, a estimé que, dans huit des neufs passages incriminés, aucun n’était pas “constitutif d’une infraction”.
Dans le neuvième, qui évoquait l’éventualité de “passe-droits” octroyés au groupe Bolloré dans un appel d’offres au Cameroun, si les propos pouvaient être en soi considérés comme diffamatoires, le tribunal a souligné “l’absence d’animosité personnelle” de l’auteur du reportage et le “sérieux de son enquête”, diffusée en 2016.
“L’insinuation de +passe-droits+ peut paraître excessive” mais n’a été utilisée qu’en “plein exercice de la liberté d’expression du journaliste”, a donc tranché le tribunal.
Dans le reportage, récompensé par le prix Albert-Londres, le journaliste Tristan Waleckx retraçait le parcours de l’homme d’affaires, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB en Bretagne, dans l’ouest de la France, à la construction de son empire, en passant par la reprise en main de la chaîne Canal+ et sa présence en Afrique. La défense de l’industriel breton avait dénoncé un travail journalistique “à charge”.
Le journaliste s’est dit mardi “très soulagé”.
Avec AFP