Correspondance – «Le choix de Tivaouane pour abriter la célébration de la journée mondiale de l’environnement n’est pas fortuit.
Nous pensons, en effet, que ce péril plastique que nous cherchons à combattre pourrait trouver sa solution dans ladite cité religieuse». Le ministre de l’Environnement réagissait ainsi en marge de la conférence religieuse qu’il présidait dans la commune rurale de Niakhène où il fit le début de ses humanités. Une réaction en prélude à la célébration de la 46ème édition de la Journée mondiale de l’environnement prévue ce 5 juin à Tivaouane et dont les travaux devront tourner autour de l’unité pour la lutte contre la pollution par les plastiques à usage unique. Laquelle matière, force est de le reconnaître, constitue la principale composante des déchets dans les centres urbains mais aussi en rase campagne. Ce, même s’il est vrai qu’une loi luttant contre la prolifération de ces déchets plastiques est bien entrée en vigueur au Sénégal. Et à ce titre, le ministre Mame Thierno Dieng de se vouloir sans équivoque. «Une chose est de voter une loi mais une autre est de la faire appliquer. Et c’est autour de cette application que vont certainement tourner les travaux de Tivaouane», dit-il. Et le ministre de poursuivre pour préciser que s’il est vrai que cette loi a été votée, le constat est que, jusqu’à ce jour, aucune mesure d’accompagnement n’a été prise pour son applicabilité et son effectivité. Laquelle effectivité ne devrait en principe connaître aucune difficulté quand on sait qu’en amont on assiste à un développement important d’unités de recyclage des déchets pastiques.
L’unité la plus importante se trouve d’ailleurs dans la ville de Thiès. «C’est en cela que j’ai dit que le choix de Tivaouane est certes symbolique mais qu’il donne aussi l’occasion de rendre effective la loi que nous avons votée en donnant la possibilité aux populations d’une alternative autre que de déposer leurs déchets plastiques dans la rue», déclare Mame Thierno Dieng. Une alternative qui pourrait, une fois que les populations se la seront appropriée, s’avérer salutaire. Car aussi extraordinaire que cela pourrait paraître, l’évidence est que les ménages sénégalais utilisent quotidiennement 5 millions voire un peu plus de sachets plastiques. Lesquels sont directement déversés dans la rue après usage.
Un niveau d’utilisation assez inquiétant qui explique que, parlant de ce plastique lors d’un forum tenu un peu plus tôt en prélude à cette journée, le chef du service régional de l’environnement a simplement qualifié de fléau ladite problématique. Pour lui, ce fléau qu’est le péril plastique interpelle toutes les composantes de la population vu l’impact négatif qu’il peut avoir sur l’ensemble des activités socio-économiques mais aussi sur le cadre de vie. Pour dire, selon le chef du service régional, tout l’effort qui doit être consenti dans cette lutte pour arriver à une gestion rationnelle qui serait de nature à éviter les conséquences des déchets sur la santé, le cadre de vie et les écosystèmes de manière générale.
Sidy DIENG