La Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a finalement brisé l’omerta pour donner sa position suite aux dernières mesures prises par l’Etat.
Celles-ci tendent à chercher à décrisper l’atmosphère dans le secteur de l’enseignement supérieur. Campant sur leur position, ils maintiennent leur mot d’ordre et continuent à réclamer le départ de certains ministres du gouvernement.
SAINT-LOUIS – Ce sont des étudiants encore marqués par le décès de leur camarade, Fallou Sène, qui ont fait face à la presse. Ils ont, d’emblée, réitéré leur mot d’ordre de grève illimitée tout en martelant qu’ils vont camper sur leur position, tant que leurs doléances ne seront pas satisfaites. Dans une salle archi-comble, les «Sanariens» ont déploré le fait que les autorités judiciaires tardent à se prononcer sur les résultats de l’enquête, initialement diligentée par le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Saint-Louis. Avant de faire noter qu’il est temps que la lumière jaillisse sur cette affaire et que les coupables soient identifiés et punis.
Dans le camp des étudiants, la cible n°1 demeure le ministre de l’Enseignement supérieur. Face à leurs camarades qui se sont retrouvés à l’Ugb, plus précisément à l’amphithéâtre B, les responsables d’étudiants n’ont pas manqué d’égrener les raisons pour lesquelles ils continuent à réclamer le départ du gouvernement de Mary Teuw Niane. Le président de séance fait d’abord noter que ce dernier a refusé de les rencontrer «en dépit de nos multiples tentatives d’échanger avec lui sur les questions de l’heure», regrette-t-il. Toujours à en croire Alexandre Mapal Sambou, le Pr Mary Teuw Niane n’a pas respecté les promesses faites à la coordination des étudiants de Saint-Louis. Pêle-mêle, le président de la Cesl cite la voierie interne de l’Ugb, le wifi, la construction de deux mille lits, la livraison des chantiers d’amphithéâtre qui devaient être finalisés en 2016, etc.
Autre raison qui doit justifier le départ du ministre Mary Teuw Niane du gouvernement, selon l’étudiant, c’est l’échec des réformes universitaires. «A cause de ces réformes, le ministre Mary Teuw Niane s’est mis à dos les étudiants et les professeurs. Il a surtout voulu procéder à un forcing qui n’a pas donné les résultats escomptés. Le Pr Mary Teuw Niane n’a pas su conduire les réformes qu’il a, vaille que vaille, voulu imposer», a-t-il expliqué.
Au surplus, renseigne le président des étudiants de Saint-Louis, «lors de l’audience que le Président Macky Sall nous a accordée, il a marqué sa surprise d’apprendre qu’il existe des problèmes dans l’enseignement supérieur. Le chef de l’Etat a rappelé, à cette occasion, qu’il a pourtant injecté beaucoup de milliards dans le secteur de l’enseignement supérieur. Donc, c’est l’échec de Mary Teuw Niane qui a, en charge, ce secteur».
Les pensionnaires de Sanar ont aussi fait le focus sur le ministre de l’Economie et des Finances dont ils continuent à demander la défenestration. A ce propos, Alexandre Mapal Sambou fait noter qu’Amadou Bâ a fait preuve de laxisme et de négligence durant ces dernières années. Ce qui a souvent occasionné des troubles dans les espaces universitaires du pays. Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, en a aussi pris pour son grade. «Sa personne ne nous intéresse pas. C’est l’institution qu’il incarne qu’on interpelle. Il est coupable d’avoir qualifié les évènements qui ont conduit à la mort de Fallou Sène d’incident. Il a aussi brillé par ses multiples déclarations mensongères», a tonné Alexandre Mapal Sambou.
Gabriel BARBIER