Le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme, Alioune Sarr, a
présidé, hier, la rencontre d’évaluation sur le dispositif de commercialisation de l’huile d’arachide. Une occasion saisie par ce dernier pour annoncer l’interdiction d’importations d’huiles raffinées.
L’Etat cherche à huiler la production locale sur le marché. A cet effet, il vient de procéder à la suspension des importations d’huiles raffinées sur l’ensemble du territoire national, pendant un mois. L’annonce a été faite, par le ministre en charge du Commerce, Alioune Sarr, qui rencontrait les acteurs de la filière.
Le gouvernement et les acteurs de la filière oléagineuse avaient signé un protocole d’accord relatif à la commercialisation des huiles brutes et raffinées d’arachide. Ainsi, les industries de raffinage se sont engagées, pour la présente campagne, à acheter la totalité de la production d’huile brute issue des unités artisanales de trituration estimée à 100 mille tonnes, correspondant à 300 mille tonnes d’arachides en coques auprès des paysans. «Vous convenez avec moi qu’un tel dispositif de commercialisation ne pouvait prospérer sans la mise en place d’un mécanisme de régulation des importations d’huiles pouvant moduler les importations en fonction de l’offre locale d’huile raffinée d’arachide pour couvrir les besoins de consommation nationale», a déclaré le ministre. Qui estime que cette interdiction temporaire permettra de favoriser un marché à huile d’arachide. Selon lui, malgré la baisse des stocks à l’approche du Ramadan confirmée par une tendance haussière sur les prix des huiles, force est de noter que la production d’huile d’arachide au niveau des usines était encore très faible pour satisfaire convenablement la demande du marché. «Aussi, un mécanisme a-t-il été trouvé de contraindre les importateurs disposant du stock d’huile en attente au Port d’acheter au minimum 10 % de leur stock pour se voir délivrer leur Dipa. Ce schéma mis en place depuis deux semaines commence à connaître un début d’exécution avec plus de 200 tonnes d’huile d’arachide achetées auprès des huiliers», a relevé le ministre.
Alioune Sarr a, en outre, souligné que ce schéma qui appelle la cohabitation de l’offre locale d’huile d’arachide et l’offre d’huile raffinée importée pourrait présenter un double avantage. En effet, selon lui, il permettra de stabiliser une offre suffisante d’huile et d’éviter des tensions sur les stocks, synonyme d’inflation. Mais également, de créer progressivement un marché pour l’huile raffinée d’arachide dont le niveau de prix pourrait être un facteur bloquant.
Par ailleurs, pour une meilleure mise en œuvre de cette stratégie, il a été mis en place une plateforme de commercialisation qui devra réguler les importations en fonction des besoins du marché, assurer le suivi des achats d’huile brute et raffinée d’arachide en créant un système d’indexation des importations sur les achats d’huile raffinée d’arachide suivant une clé de répartition à définir. «J’exhorte chaque acteur à jouer pleinement son rôle pour assurer un fonctionnement optimal de cette plateforme qui permettra de favoriser une pénétration progressive de l’huile d’arachide dans le marché, tout en contribuant à un retour de la stabilité dans ce marché qui fait face à de nombreuses perturbations depuis plusieurs années», a lancé le ministre.
Adama COULIBALY