L’Ugb est subitement devenue un champ de ruine.
Ici, les vacances sont arrivées avant l’heure. Vu l’état de dégradation avancée de certaines infrastructures nécessaires aux études, l’on est porté à penser que c’est mission impossible de reprendre les activités, à court terme.
SAINT-LOUIS – Vingt-quatre heures après les faits déplorables de mardi 15 mai 2018, c’est le calme plat à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Les saccages ont complétement défiguré ce milieu d’excellence. Sur place, le visiteur constate les stigmates des échauffourées entre forces de l’ordre et étudiants. L’Ugb est subitement devenue un champ de ruine. Ici, les vacances sont arrivées avant l’heure. D’autant que vu l’état de dégradation avancée de certaines infrastructures nécessaires aux études, l’on est porté à penser que c’est mission impossible à court terme de reprendre les activités. Noyés dans un voile de chagrin et d’angoisse, les quelques rares agents qui ont daigné faire le déplacement sont partagés entre regrets et inquiétudes du lendemain. Interrogés, ces travailleurs du Rectorat et du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) appellent de tous leurs vœux la démission du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Pr Mary Teuw Niane, et celle du recteur de l’Université Gaston Berger, Baydalaye Kane. Ce dernier nommé cristallise, selon nos interlocuteurs, toute la rancœur des amis de l’Université. Autrement dit, nos interlocuteurs reprochent à Baydalaye Kane d’avoir fait entrer des gendarmes dans le temple du savoir, en violant les franchises universitaires prévues par la Loi n°94 du 24 novembre 1994.
Parallèlement, l’Université Gaston Berger est en train de se vider de ses traditionnels pensionnaires. Par vagues, les étudiants qui ont décrété une grève illimitée jusqu’à nouvel ordre, à l’occasion de leur assemblée générale d’hier matin, rentrent à la maison. Très amers et foncièrement remontés contre les autorités estampillées responsables de cette situation, ils continuent de réclamer que Justice soit faite, afin que l’affaire Fallou Sène ne ressemble pas à ses devancières. Cet appel pressant des étudiants a précipité la sortie du procureur de la République de Saint-Louis, confirmant la thèse de la mort par balle réelle.
Gabriel BARBIER