THIES – «Assassiner nos enfants après avoir échoué dans son devoir premier de leur transmettre le savoir, c’est la dernière limite».
Le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, met ainsi en garde contre les dérives et exactions dont font usage les forces de l’ordre pour réprimer les mouvements d’humeur des lycéens et étudiants. Des exactions qui ont leur lot de blessés, mutilés et morts dans le milieu scolaire et estudiantin. Le dernier cas en date étant celui intervenu à l’université Gaston Berger de Saint-Louis où l’étudiant Mohamed Fallou Sène a été brutalement atteint par balle avant de rendre l’âme. Un acte dramatique que le rewmiste en chef a vertement fustigé hier lors d’un point de presse tenu au Cyber Campus, avant d’élever le ton à l’endroit du chef de l’Etat qu’il met en garde : «Je veux dire solennellement au président de la République que c’est la dernière fois que nous tolérons que nos enfants soient lâchement assassinés. Je veux qu’il en prenne note et que ses forces de sécurité et de défense en prennent aussi note. C’est la dernière fois que nous tolérerons l’assassinat de nos enfants».
Au-delà, Idrissa Seck n’a pas manqué de mettre en relief l’échec des pouvoirs étatiques à trouver une solution à la crise qui secoue depuis quelques temps le système éducatif. «L’échec du gouvernement et du président de la République en cette matière extrêmement sensible suffit à démontrer ce que nous avons toujours dit relativement à son incapacité et son incompétence». Et le patron du parti Rewmi de poursuivre pour rappeler cet extrait du Saint Coran quand le Seigneur dit : «Ne confiez pas la gestion de vos affaires aux incapables». A ce titre, Idrissa Seck d’énumérer des «statuts» qu’aurait acquis le Président Macky Sall. «Il avait déjà acquis le statut de violeur de la Constitution, d’un leader qui n’honore pas sa parole et ses engagements et celui manifeste d’incompétent assujetti aux finances étrangères et celui de bradeur de notre économie nationale au profit du capital étranger en cassant des champions nationaux comme c’est le cas dans l’affaire Wari et Tigo.»
Selon le patron du Rewmi, pour la première fois dans l’histoire des affaires quelqu’un qui est issu du secteur des services a bâti une industrie dans le secteur des télécoms. Une prouesse que le Président Macky Sall avait accompagnée en signant un décret en sa faveur avant de revenir sur ce décret sur demande du Président Macron. Ce qui, dit-il, est scandaleux, ignoble tout comme il témoigne de sa faiblesse. «Dire alors que quand je le traite de sous-préfet de la France, j’ai été généreux. Il n’est même pas au premier échelon du plus petit fonctionnaire français». N’empêche, estime-t-il, «tous les statuts qu’il a fini d’acquérir, ne sont rien comparés à ce nouveau statut d’assassin de nos enfants». Et de poursuivre pour regretter le fait qu’il ait réussi à transmettre sa peur à ses forces de sécurité et de défense qui n’arrivent plus à assurer l’ordre sans tirer sur des enfants. Aussi Idrissa Seck de servir au Président Macky Sall cette vérité que l’ancien secrétaire d’Etat aux affaires africaines avait servie aux Présidents Gbagbo et Wade : «En matière politique, le legs que vous lassez dans l’histoire est plus important que le temps que vous passez au pouvoir».
Sidy DIENG