Il n’est pas bon de dire tout haut ce que l’on pense quand on est dans l’entourage présidentiel.
Abdoulaye Ndour, le désormais ex-Dage de la présidence de la République l’a appris à ses dépens.
Le président de la République, Macky Sall, a limogé, hier, Abdoulaye Ndour, ministre Dage de la présidence de la République. Son limogeage fait suite à sa déclaration sur «la nécessité de laisser les gradés de l’armée s’engager librement en politique s’ils le désirent». En effet, invité ce matin par la Rfm, Abdoulaye Ndour, s’inspirant de l’exemple de la France où les policiers ont un syndicat, alerte sur les dangers liés au fait de ne pas permettre à des membres de l’Armée et de la Police d’accéder à une certaine liberté d’expression.
A en croire le ministre qui vient d’être limogé, et cité par Dakaractu, «avant, il était extrêmement rare de voir un inspecteur des Impôts, un inspecteur des Douanes, un inspecteur du Trésor émettre des opinions politiques, à cause de la ‘sensibilité’ de leurs missions. L’armée est devenue aujourd’hui le milieu le plus politisé. Le soldat se sent comme un simple citoyen qui doit dire ce qu’il pense», dit-il. Avant d’ajouter, toujours selon le site: «2012 a montré qu’on peut ne pas être un fils de… et parvenir à la magistrature suprême».
Comme quoi, avec Macky Sall, il n’est pas bon, ni prudent de dire tout haut ce que l’on pense quand on est dans l’entourage présidentiel.
Le capitaine Mamadou Dièye qui est actuellement en prison, a démissionné de l’armée nationale pour s’engager en politique, mais sa demande a été refusée par l’autorité. Dans un communiqué rendu public, hier, l’armée l’accuse de désertion. Pourtant, Abdoulaye Ndour qui est membre fondateur de l’Alliance pour la république (Apr), le parti présidentiel, n’est pas le seul à penser ainsi. Son avis est en effet partagé par Seydi Gassama. «Il veut quitter l’armée et il a remis une lettre de démission à ses supérieurs depuis bientôt un an et demie. Peu importe les motifs de la démission, l’armée doit le laisser partir. Il ne doit pas être persécuté. L’armée ne gagne rien en gardant dans ses rangs un officier démotivé», a déclaré le directeur exécutif de Amnesty international/Sénégal sur sa page facebook.
Mais cette décision radicale du président de la République n’a pas muselé Abdoulaye Ndour qui a exprimé sa tristesse face à la mort de l’étudiant de l’université Gaston Berger de Saint-Louis. «Je suis attristé par la mort de l’étudiant Mouhamed Fallou Sène, étudiant en 2ème année à la section française de l’UFR des Lettres et Sciences humaines de l’Université Gaston Berger suite aux affrontements avec les forces de l’ordre ce matin», a-t-il écrit hier après midi sur sa page facebook.
Charles Gaiky DIENE