La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (Coseddh) demande la libération de Ibrahima Sall, président de l’Asred en garde à vue depuis le 1er mai.
«La Coalition, dont les organisations membres ont en plusieurs occasions dénoncé les mauvaises conditions de détention dans les prisons sénégalaises, et qui se traduisent par de fréquents mouvements de protestation des détenus dont le plus grave fut la mutinerie à la Maison d’arrêt de Rebeuss le 20 septembre 2016 qui s’est soldée par la mort d’un détenu et plus de quarante blessés, apporte tout son soutien à Ibrahima Sall dans le cadre de la procédure judiciaire initiée à son encontre par la direction de l’administration pénitentiaire», lit-on dans un communiqué de la Cosedh dirigée par le directeur exécutif de Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, et deux autres membres. «La Coalition, dans sa posture d’alerte et de veille, rappelle à l’Etat du Sénégal, la Déclaration de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme de 1998 et la résolution de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de 2017 qui engagent les Etats membres des Nations unies et de l’Union africaine à protéger les défenseurs des droits humains et à créer les conditions du libre exerce de leur travail», poursuit notre source.
Seydi Gassama et Cie reconnaissent à l’Etat le droit de démentir les allégations des organisations de défense des droits humains, et celui de formuler des critiques objectives contre leurs méthodes de travail, mais ils soulignent que, en aucun cas, un défenseur des droits humains ne devrait être inquiété pour des actions menées ou pour des informations reçues et diffusées dans le cadre de son travail de promotion et de protection des droits humains.
Ainsi, la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains appelle à l’abandon des poursuites judiciaires contre Ibrahima Sall et réaffirme sa volonté de travailler ensemble avec l’Etat du Sénégal pour améliorer les conditions de vie et de séjour des détenus dans les prisons sénégalaises.
Ibrahima Sall a été interpellé le mardi 1er mai 2018. Trois jours après son interpellation, il est toujours en garde à vue à la section de recherches de la gendarmerie nationale à Colobane, selon le communiqué de presse. Selon des informations obtenues auprès de son avocat, il a été interrogé sur les sources d’information et de financement de son organisation ainsi que sur les activités de celle-ci.
Charles Gaïky DIENE